- Accueil
- Lutte ouvrière n°2199
- SNCF - Limoges : Aiguillages, la voie de la grève
Dans les entreprises
SNCF - Limoges : Aiguillages, la voie de la grève
Vendredi 17 septembre, les aiguilleurs et agents circulation SNCF étaient en grève sur Limoges et sa périphérie. Les conséquences ont été importantes, avec aucune circulation des trains régionaux vers Angoulême, Poitiers, Ussel et autres villes de départements voisins.
Les établissements Infra Circulation où travaillent les aiguilleurs et agents circulation des gares ont été créés au 1er janvier 2010. Depuis quelques années, il y a une frénésie à réorganiser l'entreprise en secteurs d'activités et en nouveaux secteurs géographiques, sans que le service public s'en porte mieux, au contraire.
La situation de sous-effectifs que connaît la SNCF est manifeste dans tous les services. Parfois ce sont les organisations de travail qui ne sont pas à la hauteur, le plus souvent ce sont des départs à la retraite qui ne sont pas remplacés à temps. Des mois peuvent ainsi passer sans que des jeunes soient recrutés et formés sur les différents métiers. L'effectif est donc plus qu'à flux tendu, il suffit d'un malade et les agents en repos ou en congé sont rappelés, l'entreprise leur doit ensuite du temps qu'elle ne peut évidemment leur rendre, la situation est telle qu'aucun mois de l'année n'échappe à la carence en moyens humains.
C'est ce qui se passe pour ces aiguilleurs et agents circulation, avec en plus la fatigue accumulée des jours et des nuits passés au travail sans les repos auxquels ils devraient avoir accès. Certaines missions ne sont plus assurées dans les temps, c'est le cas à la maintenance des aiguilles où le graissage a parfois dépassé les périodicités admises, ce qui peut occasionner des dérangements et des retards de trains.
L'encadrement intervient parfois pour tenir des postes de travail indispensables. D'autres postes de travail sont « non tenus », ce qui occasionne aussi des retards de trains.
Enfin il y a l'inquiétude d'agents qui peuvent être amenés à certaines heures à s'occuper de plusieurs systèmes d'exploitation différents suivant les lignes, alors qu'un même code rentré dans le serveur informatique d'aiguillage peut indiquer une commande tout à fait différente d'une ligne à l'autre. Et quand le téléphone et les appels radios s'en mêlent, les risques d'erreurs sont accrus.
Une cinquantaine de grévistes ont rencontré le directeur d'établissement qui, sans avoir des explications toujours très claires, a notamment dit que la direction nationale mettait toujours un coup de rabot aux demandes de recrutements exprimées par les établissements. Treize recrutements doivent avoir lieu ainsi que quelques arrivées d'autres régions, mais le temps de formation fera que les jeunes ne seront pas opérationnels avant 2011. Il n'empêche qu'après ce coup de colère, quelques postes doivent être débloqués rapidement.