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Leur société
Réduction des remboursements : Assez d'économies sur le dos des malades !
Les assurés sociaux devront l'an prochain payer de leur poche une plus grosse part des dépenses de santé : c'est ce qui ressort du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui devrait être publié officiellement le 28 septembre. Sous le prétexte habituel de maîtriser les dépenses de santé, le gouvernement veut cette fois faire 2,5 milliards d'économies.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, assure que ce ne sont que des pistes de travail et que les arbitrages sont encore à venir. Mais on sait qu'en la matière l'habitude des gouvernants est de préparer le terrain.
Premier visé : le remboursement des médicaments. Après que, cet été, plus de 150 médicaments sont passés de 35 à 15 % de prise en charge, tous ceux qui sont restés à 35 % passeraient à 30 % l'an prochain, sous prétexte de service médical « modéré ». En outre, l'Assurance maladie ne rembourserait plus qu'à 69,5 % (au lieu de 70 % actuellement) les consultations médicales. À l'hôpital, les patients paieraient 20 % des actes jusqu'à 120 euros (au lieu de 91 euros jusqu'ici), ce qui en bonne logique devrait faire passer le forfait de 18 à 24 euros. Les malades en affection de longue durée seraient aussi frappés, en particulier leurs frais de transport ne seraient plus systématiquement pris en charge à 100 %.
Pour justifier ces nouvelles mesures d'austérité, le gouvernement fait valoir qu'elles toucheraient davantage les laboratoires pharmaceutiques et les professionnels de santé que les assurés sociaux : les prix des médicaments, des analyses et des radios baisseraient, et les médecins devraient limiter leurs prescriptions. Toujours les mêmes mensonges ! Le gouvernement ajoute que les baisses de remboursements seraient à peu près annulées par leur prise en charge par les mutuelles.
Avec les syndicats de médecins, les mutuelles et les assurances complémentaires santé ont été les premières à réagir. Pour les mutuelles en particulier, les augmentations de prise en charge se traduisent automatiquement par des cotisations supplémentaires. Quant aux complémentaires santé qui appartiennent à des groupes d'assurances, il n'est pas question qu'elles acceptent la diminution de leurs propres profits. Bref, d'une manière ou d'une autre, c'est le malade qui paiera davantage... ou qui devra renoncer à se soigner.
À en croire le gouvernement, ces nouvelles mesures d'économies permettraient de limiter à 12 milliards le déficit de l'Assurance maladie. Mais pourquoi vouloir taxer toujours plus les malades et la population travailleuse, quand il serait possible de l'annuler carrément, en supprimant toutes les exonérations de cotisations consenties aux patrons et en commençant par taxer les profits plantureux des laboratoires pharmaceutiques ?