Les promesses de François Hollande : Rigueur et austérité pour 201222/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2199.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les promesses de François Hollande : Rigueur et austérité pour 2012

Après d'autres dirigeants socialistes, François Hollande, dans une interview publiée dans Le Monde du 19-20 septembre, a mis en garde contre ceux qui, au sein de son parti ou ailleurs, oublieraient qu'il est un parti de gouvernement, un parti responsable devant la bourgeoisie.

Il y explique que l'antisarkozisme ne suffit plus, et qu'il faut que le PS gagne en crédibilité ; ou, pour dire les choses autrement, qu'il ne soit pas un parti qui promet, sans rien pouvoir tenir. Car, explique-t-il, « notre pays est vulnérable et affiche des déficits parmi les plus élevés parmi les pays développés, avec une dette publique qui (...) sera voisine de 90 % du produit intérieur brut ». Cela signifie, insiste-t-il, « qu'il faudra faire des choix, hiérarchiser nos dépenses et nos recettes ». « Nous ne pourrons pas, ajoute-t-il, répondre "plus de fonctionnaires" à toute demande sociale » (...) « Nous ne serons pas là non plus pour accorder des allocations universelles en plus, mais pour être plus sélectifs .»

Ceux qui espéraient, et espèrent encore que le remplacement de Sarkozy par un de ses rivaux socialistes, que ce soit François Hollande, ou bien un ou une autre, sont avertis. L'ex-premier secrétaire du PS se charge de doucher leurs illusions en promettant aux classes populaires, non pas du pain et des roses, mais des épines et des larmes ; non pas une amélioration de leur situation, mais une austérité et une rigueur maintenues, voire aggravées.

Et pour que cet avertissement soit clairement entendu, Hollande revient sur un sujet d'actualité : les retraites. Cela permet de juger des orientations du PS, sans avoir à attendre 2012 et l'éventuelle élection d'un de ses candidats à l'Élysée. « Il faut précise-t-il afficher comme principe que la durée de cotisation est fonction de l'espérance de vie. Je salue la responsabilité des syndicats qui, dans les manifestations, n'appellent pas au refus de toute réforme ». Il rejoint là, sans surprise, les positions défendues par Martine Aubry qui s'était déclarée, non sans quelques hésitations, favorable au maintien du départ en retraite à 60 ans, sans que cela se fasse forcément à taux plein. Quant à Strauss-Kahn, autre futur engagé socialiste dans la course à l'Élysée, il déclarait, lui, tout net qu'il ne faisait pas un dogme du maintien de la retraite à 60 ans.

Il est difficile de pronostiquer qui sera sélectionné pour être candidat du PS en 2012, et encore moins s'il sera élu ; mais ceux qui miseront sur le candidat socialiste en croyant à une rupture avec la politique sociale de Sarkozy seront trompés. François Hollande nous en avertit lui-même à l'avance.

Partager