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Leur société
Grande distribution : Les hausses de prix se profilent
Les négociations annuelles entre la grande distribution et les industriels de la production alimentaire vont débuter pour plusieurs mois.
D'ores et déjà, sans surprise, les hausses de prix se profilent. Selon l'ANIA, l'Association nationale des industries alimentaires qui regroupe dix mille entreprises productrices, grandes et petites, ce serait inévitable. Et de citer l'envolée des prix des matières premières, comme le beurre et la poudre de lait, le café - l'arabica a augmenté de 34 % en huit mois - ou le chocolat, mais aussi la raréfaction du cabillaud de l'Atlantique ou du saumon du Pacifique dont les prix ont grimpé respectivement de 21 % et de 60 %, hausse que Findus, par exemple, a bien l'intention de répercuter sur les prix de ses produits.
De son côté, la grande distribution, organisée dans la FCD, la Fédération du commerce et de la distribution, affiche une fermeté bien calibrée, prétendant que les hausses seront « limitées et sur un nombre de produits spécifiques ». Et seulement « si elles sont justifiées par l'augmentation des revenus des producteurs agricoles », aux dires de Jérôme Bédier, son président.
Quelques jours auparavant, des éleveurs de viande bovine avaient manifesté dans la Haute-Loire, apposant des étiquettes dénonciatrices sur les barquettes vendues dans une grande surface et rappelant que le kilo de viande vendu 11,90 euros ne leur est acheté qu'à 2,90 euros. Leurs représentants réclament d'ailleurs une augmentation de 60 centimes du kilo, et, pour compenser quatre années de stagnation de leurs revenus, une « année blanche » pour les annuités d'emprunts.
Les capitalistes de la grande distribution, dont les sept centrales d'achat ont les moyens de peser sans scrupule sur l'ensemble des producteurs, y compris les industriels de l'agroalimentaire, n'ont visiblement pas l'intention de rogner un tant soit peu sur les marges. Celles-ci, les énormes quantités vendues aidant, leur permettent de dégager des profits confortables.
Certains de ces gros distributeurs sont par ailleurs poursuivis pour avoir empoché des « marges arrière », ristournes illicites imposées aux fournisseurs, mais dont les consommateurs ne voyaient jamais la couleur. L'un d'eux, Leclerc, vient d'être condamné pour cela à une amende de 23 millions. Non seulement cela ne le mettra pas en faillite, mais cela ne l'empêchera sûrement pas de continuer comme par le passé... tant que les travailleurs et les consommateurs n'iront pas mettre leur nez dans les comptes de la grande distribution et ses marges injustifiées.