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États-Unis : Attaques contre l'école et contre les élèves
Dans son numéro du 13 septembre, le bimensuel trotskyste américain, The Spark, consacre son éditorial à la rentrée des classes qui se fait aux États-Unis dans des conditions désastreuses. Nous publions ci-dessous une traduction d'un large extrait de cet article.
Une nouvelle année scolaire commence. De nos jours, cela signifie tout simplement une nouvelle série de coups portés au système scolaire, à tous les niveaux.
Dans tout le pays, les budgets des établissements publics, au niveau local comme au niveau étatique, sont soumis à des coupes claires. On supprime les enseignements artistiques et l'éducation physique. De plus en plus souvent, il faut désormais payer pour avoir accès à certaines disciplines. Et là où les parents payaient déjà, les tarifs sont augmentés. Des écoles sont carrément fermées, les enseignants licenciés, les élèves déplacés et les classes sont brutalement surchargées.
Les effets de cette politique sont très visibles dans le Michigan. Dans une banlieue de Détroit, la taille des classes élémentaires va passer de 25 à 32 élèves. À Détroit, 30 écoles ont été fermées cet été, surchargeant ainsi encore les classes des écoles restées ouvertes. Dans la circonscription scolaire de Los Angeles, ce sont 2 682 enseignants et employés des écoles qui ont été licenciés l'an dernier et il est question d'en licencier 4 500 de plus cette année. Et bien sûr davantage d'élèves s'entassent dans chaque classe.
Les autorités prétendent que les budgets doivent être réduits car les temps sont durs et il n'y a pas d'argent. Certes il n'y a pas d'argent parce que des milliards sont donnés aux grandes entreprises en temps ordinaire, et encore plus de milliards quand les temps sont durs.
Les coupes claires dans l'enseignement font partie d'une offensive plus large visant à démanteler l'ensemble des services publics et des dépenses d'infrastructures afin de distribuer l'argent aux grandes entreprises et remplir les poches des multi-milliardaires qui les possèdent. Pour ces multi-milliardaires chaque dollar qui n'accroît pas leur richesse est un dollar gaspillé.
Au niveau de l'État et au niveau local, avec des formules qui sonnent bien comme celle utilisée par Bush « Aucun enfant ne doit être laissé en arrière » ou celle d'Obama « La course au sommet » pour définir leur politique en matière d'éducation, les Républicains et les Démocrates ont mené des attaques contre les écoles. Si une école est considérée comme « insuffisamment efficace », elle est fermée. Le résultat, c'est que les élèves s'entassent dans un plus petit nombre d'écoles. Du coup, les écoles qui en ont le plus besoin, celles des quartiers pauvres, reçoivent moins d'argent et ne peuvent guère s'améliorer.
Il en est de même pour les enseignants : si on les trouve « insuffisamment efficaces », la solution proposée est de les licencier ou de réduire leur salaire. Les enseignants ne sont pas assez « efficaces » parce que les écoles n'ont plus d'argent, parce que les classes sont surchargées, que les fournitures et les livres sont trop vieux et en trop petite quantité et parce qu'aucune aide supplémentaire n'est fournie aux enfants pauvres.
Comment les enfants peuvent-ils être aidés lorsque les maîtres ont des classes de 35 à 40 élèves ? Ou quand ils sont obligés de prendre un deuxième emploi pour pouvoir joindre les deux bouts ? Bien sûr que c'est impossible !
Comme si ces attaques ne suffisaient pas, aussi bien Bush qu'Obama ont exigé, pression à l'appui, que des écoles publiques soient données au privé, y compris à des entreprises à but lucratif. Les endroits où il y a le plus grand nombre d'écoles privées sont des quartiers ouvriers et pauvres. C'est encore une autre façon de réduire les ressources consacrées aux enfants qui en ont le plus besoin. C'est bien à cela que ça aboutit.
Quand les autorités ferment des écoles, elles disent que c'est dans l'intérêt des enfants ; quand elles réduisent les budgets des écoles et ouvrent des écoles à but lucratif et quand elles entassent de plus en plus d'élèves dans une classe, elles prétendent que c'est toujours dans l'intérêt des enfants. Il est évident qu'elles ne font rien de tout cela pour eux, mais pour pouvoir distribuer encore plus d'argent aux multi-milliardaires. (...)