- Accueil
- Lutte ouvrière n°2197
- En province, partout des manifestations réussies
La journée du 7 septembre
En province, partout des manifestations réussies
Il y avait beaucoup de monde pour manifester malgré la pluie. De toute façon, c'était plus qu'en juin. Le cortège CGT représentait 70 ou 80 % de la manifestation. Beaucoup de manifestants, visiblement, n'étaient pas derrière une banderole d'entreprise et n'avaient pas de badges mais étaient venus et s'étaient mis là.
Parmi les banderoles : les habituelles comme la chimie, en nombre, Renault Trucks, JTEKT, les territoriaux, mines et énergie, Biomérieux, Sanofi-Aventis, Bayer Cropsciences, France Télécom, SNCF, les transports, HCL. Mais aussi les employés du Conseil régional, FR3, les salariés du livre, un petit hôpital des Monts du Lyonnais, des drapeaux de la Confédération paysanne, les banques, des gens du spectacle...
MARSEILLE
La manifestation de Marseille a regroupé beaucoup de cortèges d'entreprises privées, d'hôpitaux, de services publics et de retraités. Et si la manifestation a commencé à 10h30 pour se terminer à 13h30, beaucoup de manifestants doublaient le cortège sur les trottoirs et n'ont fait qu'une partie du trajet.
Beaucoup de cortèges d'unions locales : Martigues, Vitrolles (avec une banderole « L'argent existe, la richesse nous appartient »), Fos, Port-de-Bouc, Miramas étaient présents de même que des entreprises du privé avec Eurocopter, la pétrochimie, Fralib, Asco métal, APAVE, Panzani, les marins.
Et du public, La Poste avec un gros cortège dense, les hôpitaux, les dockers et le Port, les cheminots, la RTM, le CNRS, les territoriaux, la douane, la police, le personnel pénitentiaire et les ATOSS.
NORD PAS-DE-CALAIS
Globalement il y avait bien plus de monde aux manifestations qu'en juin. La CGT annonce 74 000 manifestants sur la région contre 58 000 en juin.
Chez Toyota, près de Valenciennes, le nombre de grévistes a entraîné une réduction de la production de 35 % à 16h, une première pour une grève nationale. Une centaine de travailleurs de Toyota (effectif 3 000) ont manifesté en commun à Valenciennes le matin, en hausse par rapport au 24 juin.
À la Française de Mécanique (Douvrin, Pas-de-Calais), il y avait eu 600 grévistes le 24 juin, d'après des chefs. Cette fois, la direction a posé des récupérations obligatoires dans deux grands ateliers, sous prétexte que la production serait trop avancée... comme si elle avait voulu empêcher que le nombre de grévistes puisse être mesuré. Dans les autres ateliers les chefs ont exercé encore plus de pressions que d'habitude pour limiter le nombre de grévistes. Mais à la manifestation de Lens, il y avait nettement plus d'ouvriers de FM que le 24 juin.
TOULOUSE
Il y avait deux fois plus de manifestants qu'en juin dernier. Les cortèges du privé étaient nombreux, parfois de plusieurs centaines de manifestants, en particulier des entreprises concernées par les menaces patronales, comme chez Freescale, où il est toujours question de fermer la production en 2011 (1 500 emplois concernés).
Comme chez Continental où le chantage patronal se traduirait par une baisse de 8 % de la masse salariale (suppression de jours RTT, de certaines primes et augmentation du temps de travail) pour les 2 000 salariés.
Mais aussi des cortèges plus nombreux venaient des grosses entreprises : Airbus, Latécoère, Microturbo, Thalès, Astrium, Libherr, Labinal, Cap Gemini, Air France.
CLERMONT-FERRAND
Grèves et manifestations ont été plus importantes que le 24 juin. Environ 20 000 manifestants ont défilé sur les boulevards extérieurs, et non pas au centre-ville comme d'habitude. Sous une pluie battante et continuelle, en marchant vite et en rangs serrés, le défilé est arrivé jusqu'à la place de Jaude et à la préfecture.
Le privé était bien présent : employés du magasin Conforama, aciéries des Ancizes, ouvriers de chez Valeo à Issoire et Michelin où la CGT, la CFDT et FO avaient appelé à la journée de grève.
Dans le secteur public : CHU, AIA, enseignants, impôts, La Poste, cheminots étaient bien là. Transports : 80 % de grévistes ; aucun bus, aucun tramway n'ont circulé en ville. Le trafic TER à la SNCF a été très perturbé. Chez les enseignants, le pourcentage de grévistes a été nettement plus élevé que le 24 juin.
Beaucoup attendent une suite à cette journée pour faire reculer le gouvernement.
LIMOGES
À nouveau des milliers et des milliers de manifestants, 10 à 15 % de plus que le 24 juin, ont défilé pendant plus de deux heures. Les organisateurs avaient rallongé le parcours, et les sonos dans les cortèges d'entreprises étaient plus nombreuses et plus revendicatives. Les hospitaliers avaient choisi de manifester tous syndicats et tous établissements confondus en un cortège unique où on a pu entendre : « Le bouclier fiscal c'est pour le capital, celui des travailleurs c'est la grève » ou encore « Tous ensemble dans la grève, on fera reculer Sarko » en plus du maintenant traditionnel et apprécié « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère etc. », repris d'ailleurs dans les sonos « centrales » des syndicats.
Dans beaucoup d'entreprises du privé, des appels à la grève, de plusieurs heures voire d'une journée avaient été lancés comme à Valeo, Renault-Trucks, Legrand, Madrange, Allia. Les cheminots annonçaient un taux régional de grévistes supérieur de 5 % à celui du 24 juin. Encore plus que pour le 24 juin, on soulignait la présence de « nouveaux » manifestants et le retour de ceux pas vus depuis longtemps. Simples manifestants comme militants, beaucoup souhaitaient vivement « une suite rapide ».
NANTES
De l'aveu de tous, syndicats, presse et manifestants, il fallait remonter aux manifs contre le CPE pour trouver une telle affluence. Les chiffres annoncés donnent le double de la manifestation du 24 juin qui était déjà imposante : 80 000 selon les syndicats qui disaient 40 000 en juin, et 42 000 selon la police qui disait 26 000 en juin également.
La manifestation a mis deux heures avant que les derniers démarrent avec en tête un cortège CFDT très nombreux suivi de celui de la CGT, représentatif de nombreuses entreprises de l'agglomération, dont des petites entreprises du privé qui défilent rarement. Ces deux syndicats représentaient à eux seuls la grosse majorité. Le cortège FO était dynamique mais moins fourni par contre que d'habitude à Nantes, suivi de Sud, la FSU et l'UNSA.
La manifestation était si nombreuse que beaucoup ont dû prendre des circuits parallèles pour manifester quand même.
LE HAVRE
20 000 manifestants sont venus montrer leur opposition au projet du gouvernement. Par rapport au 24 juin, ce qui frappait était les délégations massives de toutes les grandes entreprises de l'agglomération. Les salariés de l'usine d'équipement automobile Cooper Standard (Bolbec), qui va fermer en laissant 316 personnes sur le carreau, exprimaient le sentiment général sur leurs dizaines de pancartes en tête de cortège : « Demain on continue ».
ROUEN
Énorme manifestation à Rouen : les ponts de la ville étaient couverts des 30 000 manifestants décidés à ne pas laisser le gouvernement laminer le droit à la retraite. Ce qui a fait la différence par rapport au 24 juin, c'est l'envie d'entraîner ses collègues. Une travailleuse disait : « Moi, je viens avec dix copines. Si tout le monde fait pareil, on sera nombreux ».
ANGERS
À Angers, si le rendez-vous de départ de la manifestation avait été fixé place Leclerc à 10h30, la queue du cortège ne s'est mise en mouvement que passé midi, tant la foule était compacte. À côté des nombreux travailleurs des services publics (enseignants, territoriaux, hospitaliers, cheminots, postiers), les salariés du privé étaient aussi venus en force, que ce soit de grosses entreprises, comme Bosch et Thyssen, ou de secteurs d'habitude moins mobilisés, comme le transport ou le bâtiment. « Une retraite en bonne santé, c'est un droit ! », « Ils font du chiffre, mais nous avons le nombre ! », disaient des pancartes écrites à la main. Il y avait « des nouvelles têtes », des camarades de travail qui n'avaient pas battu le pavé lors des journées d'action précédentes, voire qui se mettaient en grève pour la toute première fois.
CHOLET
À Cholet, la manifestation a rassemblé plus de monde que les manifestations les plus réussies de 2006 contre le CPE. Chez Michelin, la grève a été encore plus largement suivie que celle du 24 juin, avec cette fois près de 200 ouvriers derrière la banderole de la CGT. Les salariés de chez Nicoll et de chez Thalès étaient eux aussi bien visibles - mais pas tout à fait autant que les pompiers qui, avec sirènes et fumigènes, se sont chargés de mettre de l'ambiance ! Une manifestation encourageante, en somme, dont chacun est reparti avec l'envie que les choses ne s'arrêtent pas là.
REIMS
Nous nous sommes retrouvés deux fois plus nombreux que le 24 juin dans les rues soit près de 10 000 manifestants selon la police. On n'avait pas connu une telle mobilisation depuis le mouvement des retraites en 2003.
Aux cortèges habituels de la fonction publique et des entreprises les plus importantes de la ville, on remarquait la présence de plus petites comme les vendeuses des magasins Monoprix ou Aubert venues en nombre, ou encore celle d'une blanchisserie industrielle.
Des débrayages ont eu lieu dans de nombreuses entreprises comme Valeo, les Transports Urbains de Reims, les maisons de champagne ou Reims Aerospace.
BELFORT
Le nombre y était à Belfort, 5 000 personnes soit 2 000 de plus que le 24 juin dans un cortège assez serré. Une majorité étant des salariés des entreprises, de tous âges. Mais les enseignants, les hospitaliers, les services municipaux, EDF et tous les secteurs étaient là et plus nombreux aussi que le 24. Des jeunes un peu partout dans le cortège.
Débrayage bien suivi à Alstom, et en très nette augmentation parmi les techniciens et cadres. Pareil à General Electric.
Les manifestants étaient visiblement contents de l'affluence et des slogans, par exemple « Ras le bol de ce gouvernement qui rançonne les smicards pour aider les richards » ou encore « Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère », etc. slogan aussi lancé en tête du cortège par la CGT.
TOURS
17 000 selon la police, 25 000 selon les syndicats, ce qui est sûr c'est qu'à Tours nous étions bien plus nombreux que le 24 juin, près du double vraisemblablement.
Les cortèges des grandes entreprises, toutes présentes comme d'habitude, n'étaient pas forcément plus fournis, à l'exception des postaux ou des hôpitaux qui étaient 20 % de plus. Par contre on a pu remarquer des banderoles de petites entreprises de tout le département, voire des travailleurs venus en groupe sans banderole, comme cette petite entreprise d'électronique de Montlouis, dont une gréviste disait : « Chez nous ça va mal, on ne sait pas ce qu'on va devenir dans six mois, alors la retraite quand est-ce qu'on va en profiter si on laisse faire ? ». Et, par comparaison avec les manifestations précédentes, les têtes chenues des retraités avaient été rejointes par un nombre nettement plus conséquent de jeunes actifs.
MONTBELIARD
Une grosse manifestation bien sûr, 5 à 6 000 personnes, plus importante que la précédente en juin, mais marquée par une pluie de plus en plus forte et le nombre de manifestants a diminué tout au long du trajet.
À noter que 250 travailleurs de l'usine de Peugeot-Sochaux ont débrayé en début de tournée de l'après-midi pour participer à la manifestation. Le chiffre est du même ordre que pour la manifestation de juin.
ANNECY
Manifestation au moins de l'importance de celle de juin, avec un cortège CFDT plus étoffé. Les grosses usines du privé étaient là bien sûr : Staubli, SNR, Téfal, Pompes Guinard.
CHAMBERY
Manifestation du même niveau que celle de juin.
À la SNCF, pour toute la journée, un seul TGV et un seul TER. La direction a fait rouler des autocars sur les trajets TER.