Espagne : Non aux attaques contre les travailleurs et les chômeurs25/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2195.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Non aux attaques contre les travailleurs et les chômeurs

En cette fin de mois d'août, le patronat et le gouvernement espagnols peaufinent la réforme du droit du travail dont les institutions parlementaires nationales doivent confirmer l'adoption et préciser les modalités d'application au cours des deux premières semaines de septembre.

Actuellement le Sénat fignole certains amendements avec la volonté affichée de satisfaire un patronat désireux d'avoir les mains toujours plus libres pour supprimer des emplois et réduire le coût du travail. Quant au gouvernement, peu soucieux d'apparaître comme s'inclinant devant les pressions de la droite, il s'en prend aux chômeurs en fin de droit qui s'étaient vu pourtant, il y a peu, allouer une allocation de 426 euros par mois. Les travailleurs qui ont entre 30 et 45 ans et n'ont pas de charge de famille ne pourraient plus en bénéficier car, prétend le gouvernement, il est estimé que ces chômeurs ont l'âge et la disponibilité pour trouver un emploi ou une formation.

Avec un taux constant de 20 % de chômeurs, l'Espagne dirigée par le gouvernement du socialiste José Luis Zapatero continue à être le champion d'Europe de l'Ouest du chômage. La réforme « laborale » en cours d'adoption, qui remet en cause certaines garanties protégeant les salariés, est faite pour permettre au patronat de licencier plus facilement et à moindre coût. En effet, la généralisation d'un nouveau type de contrat à durée indéterminée, donnant droit à des indemnités de licenciements inférieures à celles qui existaient jusqu'à présent, correspond aux souhaits des chefs d'entreprise. Et comme les allocations seront par ailleurs réduites, il est inévitable que la situation de nombreuses familles des classes populaires se dégrade dramatiquement.

Par ailleurs d'autres modalités de la future législation introduisent encore davantage de flexibilité horaire dans les entreprises. Il est prévu que la possibilité de bénéficier des indemnités de chômage soit assortie de conditions plus tracassières visant à obliger les chômeurs à accepter n'importe quel emploi, n'importe où, s'il ne veut pas perdre son maigre revenu.

Cette réforme, déjà acceptée pour l'essentiel par une commission parlementaire, débattue par le Sénat et bientôt soumise au vote du Parlement a soulevé à juste titre de l'inquiétude et de la colère. Elle va de pair avec d'autres mesures d'austérité - déjà appliquées - comme celles visant à réduire les salaires des fonctionnaires. Sans compter les réductions des pensions de retraites encore à définir.

Les dirigeants des deux principales centrales syndicales Commissions Ouvrières (CCOO) et UGT, qui jusque-là avaient montré leur solidarité politique avec le gouvernement de Zapatero, ont décidé d'organiser, le 29 septembre, dans le cadre d'une journée d'action à l'échelle de l'Europe pour la défense des travailleurs, une journée de grève générale, la première depuis la venue au pouvoir de Zapatero. D'autres organisations syndicales moins importantes, comme la CGT et la CNT liées à la mouvance anarchiste, se joignent à cet appel. Le mécontentement et l'inquiétude sont largement partagés parmi les travailleurs, ceux qui ont un emploi comme ceux qui sont au chômage. Des réactions ont eu lieu, et des luttes ont été menées ça et là. Grève dans les transports publics, à Séville ou celle dans le métro à Madrid il y a peu. Mais les réactions sont encore dispersées, au coup par coup. Il est à l'ordre du jour que se développe l'idée d'une riposte d'ensemble des travailleurs.

Le 29 septembre doit être le premier pas vers une réaction de l'ensemble du monde du travail en Espagne.

Partager