Les deux soldats français tués dans un accrochage en Afghanistan lundi 23 août ont eu la même oraison funèbre que les quarante-cinq précédents : « ces militaires ont payé de leur vie l'engagement de la France au service de la paix et de la sécurité du peuple afghan », d'après le communiqué de la Présidence de la République.

Mais les troupes du corps expéditionnaire occidental n'ont apporté que la guerre et la terreur dans ce pays : elles ont, en réalité, contribué à renforcer les rangs des bandes armées qu'elles étaient censées combattre, approfondi la misère qu'elles prétendaient guérir, conforté les préjugés liés à la religion qu'elles disaient vouloir éradiquer.

Ainsi, après neuf ans d'intervention, le ministère des Affaires étrangères français décrit ainsi la situation du pays : « des attentats suicide spectaculaires se sont produits à un rythme régulier à Kaboul... En province les attentats ont fortement augmenté et sont devenus la menace principale... La production d'opium et le narco-trafic ont fortement augmenté ces dernières années et engendrent un risque pour quiconque s'approche des plantations ou croise la route d'un convoi de trafiquants... Les enlèvements sont une menace très sérieuse, y compris à Kaboul... L'hygiène est préoccupante compte tenu de la destruction d'une partie des réseaux d'assainissement... La typhoïde, la rage et la lèpre sont présentes à Kaboul ».

Voilà, décrit par les responsables de l'une d'entre elles, le brillant résultat auquel sont parvenues les puissances occidentales. C'est pourquoi, le moindre mal pour la population afghane et, du même coup, pour les militaires français serait que les soldats de la coalition quittent immédiatement l'Afghanistan.