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SNCF Normandie : C'est à nous d'agir
Le 1er juillet une jeune fille de 17 ans est décédée, sous les yeux de son ami qui l'attendait sur l'autre quai, à la halte d'Audrieu entre Caen et Bayeux. Elle a été heurtée par un train qui croisait celui d'où elle venait de descendre. Elle empruntait pourtant le passage planchéié prévu pour traverser les voies. Dans cette halte, il n'y a pas d'autre choix.
À cet endroit, un train qui n'a pas d'arrêt passe à 160 km/heure. Eh bien, il n'y a même pas de pictogrammes (signaux lumineux) pour indiquer aux usagers qu'un train arrive.
Les contrôleurs et les conducteurs relayés par leurs syndicats avaient à plusieurs reprises signalé les risques, surtout qu'ils ont été accentués par l'augmentation du nombre de trains.
Mais ni les dirigeants de la SNCF (exploitant de la ligne), ni ceux de RFF (Réseau Ferré de France, propriétaire des infrastructures) n'ont pris de mesures pour améliorer la sécurité.
Suite à l'accident, la direction de la SNCF a fait son « enquête interne », elle a d'abord cherché à savoir si ce n'était pas la faute du conducteur du train, ensuite celle du petit ami de la victime. Et comme elle n'a rien trouvé, elle invoque maintenant la fatalité. Elle se retranche derrière la réglementation qui ne lui impose pas de mettre des pictogrammes, vu la faible fréquentation de la halte.
Depuis, un comité de soutien s'est organisé avec la famille, qui a porté plainte, des usagers et des élus locaux.
Les seules mesures concrètes, ce sont les travailleurs qui les ont prises : les conducteurs de trains de Caen, avec l'appui des syndicats, ont décidé de ralentir toutes les circulations et de prévenir de leur passage en sifflant aux abords de la halte d'Audrieu. Et nombre de conducteurs de Rennes qui empruntent chaque jour cette ligne font de même par solidarité.