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- Lutte ouvrière n°2193
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Leur société
Régularisation de tous les sans-papiers !
Le 4 août, un rassemblement de plusieurs centaines de travailleurs sans-papiers a eu lieu, place Saint-Michel à Paris, en soutien à leurs camarades venus déposer 513 premiers dossiers de demande de régularisation à la préfecture.
En effet, après huit mois de grève de plus de 6 600 travailleurs sans papiers, essentiellement dans la région parisienne, et trois semaines de campement devant l'opéra Bastille, le ministère de l'Immigration et la direction générale du Travail ont fini par faire certaines concessions. Le 18 juin, le ministère a signé un accord avec des syndicats, notamment la CGT, simplifiant et uniformisant les critères ouvrant droit à la régularisation des salariés sans papiers sur l'ensemble du territoire.
Cet accord devrait permettre « d'harmoniser » l'égalité de traitement entre tous les salariés, indépendamment de l'entreprise et de la préfecture en charge du dossier, voire mettre fin à certaines formes d'arbitraire qui régnaient dans certaines préfectures. Car même si le ministère a reculé sur le papier, la partie est loin d'être gagnée pour les sans-papiers. L'administration n'entend pas vraiment appliquer l'accord, ce qui indigne à juste titre les associations et les syndicats.
D'ores et déjà, comme cela s'est vu dans certains départements, elle multiplie les embûches et s'ingénie à réclamer des documents auxquels les sans-papiers n'ont même pas accès, comme le registre du personnel de l'entreprise qui les embauchait, ou encore la feuille d'imposition de leur patron ou l'attestation de sa garantie financière, voire la situation de la famille restée au pays, etc. Cela dans le seul but de ne pas traiter les dossiers, au motif qu'ils sont incomplets !
Enfermé dans sa logique répressive (il a expulsé 14 000 sans-papiers au premier semestre), le gouvernement ne respecte même pas les accords qu'il a signés. Il cherche par tous les moyens à éviter de régulariser les travailleurs sans papiers. Pourtant, c'est leur droit le plus strict d'être régularisés sans conditions car ils travaillent ici, ils vivent ici depuis des années. Alors, ils doivent rester ici.