Les vacances d'été sont loin d'apporter un répit pour les agents de l'hôpital. Au contraire, tous ceux qui partent en vacances ne sont pas remplacés et ceux qui restent doivent assurer une charge de travail beaucoup plus lourde.

Ainsi les urgences de la Conception ont récupéré celles de l'hôpital Sainte-Marguerite, fermées définitivement début juin. Cela veut dire accueillir en plus tous les patients du secteur sud de Marseille. Des places supplémentaires ont été ouvertes pour faire face, mais le personnel n'a pas été augmenté, en proportion, bien loin de là. La direction générale a donc obligé le personnel des urgences à passer en 12 heures pour combler le manque, réquisitionnant tous les agents qui tentaient de se mobiliser pour résister. Du coup, le personnel cherche à fuir ce service.

L'autre conséquence, c'est que de nombreux services de médecine, notamment les unités de rhumatologie et de médecine interne, sont tenus de garder des lits à la disposition des urgences. Beaucoup de ces patients sont très lourds, souvent en fin de vie, et les services ne sont pas équipés, les agents pas formés et pas assez nombreux pour faire face.

Quant au reste des services, la direction générale de l'Assistance publique de Marseille a été claire et nette : les calculs de personnel pour les mois à venir ont été faits, les calculs d'attribution d'heures supplémentaires ou d'intérimaires faits, les surveillants prévenus qu'ils n'auront pas d'aide supplémentaire même s'ils le réclament.

Les agents sont épuisés par leur charge de travail, et il arrive même que ceux qui s'étaient inscrits pour des heures supplémentaires se désistent au dernier moment. Il faut alors demander au pied levé à l'agent présent dans le service à ce moment de rester encore quelques heures après sa vacation. La moindre maladie ou absence imprévue pose des problèmes insurmontables.

Ainsi, dernièrement, par manque d'agents de service hospitalier, le ménage des chambres fait habituellement le matin a été fait l'après-midi, ce qui a entraîné une protestation de plusieurs patients, qui se sont mis eux-mêmes à faire le ménage... à leur façon, certains inondant copieusement les toilettes de leur chambre. Et ce sont les agents qui se sont retrouvés en première ligne face à cette colère. Discutant entre eux, les agents disaient que c'était dur à encaisser pour eux, mais qu'ils comprenaient les malades qui voient le forfait hospitalier augmenter sans arrêt alors que la qualité du service, elle, ne cesse de diminuer par manque chronique de personnel.