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- Lutte ouvrière n°2190
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Raffinerie des Flandres-Total Dunkerque : La direction cherche à tricher La grève n'est que suspendue
Lundi 19 juillet, les travailleurs de Total-Dunkerque en grève depuis le 12 janvier ont voté la suspension de leur mouvement pour pouvoir participer aux travaux de remise à niveau de la raffinerie décidés par la direction.
Le 30 juin, la cour d'appel de Douai a en effet condamné Total à reprendre le raffinage à la Raffinerie des Flandres de Dunkerque dans un délai de quinze jours avec une astreinte de 100 000 euros par jour de retard. Elle considérait que le groupe n'avait pas respecté, lors de la fermeture provisoire du raffinage en septembre dernier, puis définitive le 8 mars 2010, les procédures d'information du comité central d'entreprise.
Depuis, Total a demandé au tribunal de grande instance de Nanterre de dire que la procédure a été régulière et que le redémarrage n'a pas à avoir lieu. Il a aussi déposé un recours en cassation. Seulement, ces procédures judiciaires ne sont pas suspensives et Total n'a pas voulu s'opposer ouvertement au jugement de Douai. Alors, le groupe a présenté pour le 19 juillet un plan de travaux. Celui-ci organise la reprise des expéditions de carburants raffinés. Car aujourd'hui, il y a sur le site une centaine de cuves aux trois-quarts pleines qui représentent des centaines de millions d'euros que Total veut récupérer le plus vite possible. Comme il veut aussi faire dégazer et mettre en conformité des installations qui pourront être ensuite utilisées ailleurs ou revendues.
Pour le reste, il n'est pas question de la reprise du raffinage. La direction l'écrit clairement en préambule de son plan de travail. D'ailleurs, la direction n'a même pas voulu récupérer les systèmes électriques des cuves contenant du pétrole brut, démontés par les grévistes il y a quelques mois. Elle ne compte pas le faire raffiner à Dunkerque.
Durant l'assemblée, les représentants des syndicats qui ont mené le mouvement, SUD et CGT, ont proposé sa suspension. La CGT donnant 72 heures à la direction pour programmer le redémarrage du raffinage. Ce délai passé, la grève pourrait reprendre.
Si les patrons veulent poursuivre l'arrêt du raffinage et le démantèlement rapide de la raffinerie en faisant semblant d'exécuter le jugement de la cour d'appel, les travailleurs ne sont pas dupes de leurs manouvres et ils sont prêts à s'y opposer.