Après quelques actions de grève, les 54 salariées de l'entreprise Sodimédical de Plancy qui fabriquent du matériel médico-chirurgical (pansements...), se sont tous retrouvées au tribunal de Troyes, le vendredi 2 juillet, pour dénoncer cette fermeture et soutenir l'action judiciaire entamée par les syndicats.

Elles ne travaillent déjà plus qu'une semaine sur deux puisque le groupe Lohman-Rauscher, qui emploie au total 3 000 personnes, a déjà délocalisé une partie de la production en Chine et en République tchèque. Il n'y a même plus de directeur, le CE étant désormais présidé par celui d'une autre entreprise du groupe.

Il serait normal que les profits réalisés permettent de verser à chaque licencié une somme de l'ordre d'au moins 30 000 euros chacun. Mais l'avocate de Sodimédical avance les difficultés financières actuelles de la petite entreprise de Plancy pour ne mettre en place qu'un plan de licenciements au rabais. Elle a même osé mettre en cause la politique gouvernementale de restrictions des budgets de la Sécurité sociale, qui aurait ainsi contraint le groupe à délocaliser la fabrication du matériel chirurgical pour les hôpitaux, afin de réduire les coûts de production et conserver les marchés.

Il s'agit d'ailleurs du deuxième plan social, de façon à respecter la lettre de la loi. Des formations diplômantes sont prévues, mais avec une durée et un budget très insuffisants pour permettre à des personnes vivant dans une petite commune rurale de retrouver un métier dans un autre secteur. L'offre d'aller travailler à Shanghaï est même proposée, avec une prise en charge des frais de déménagement !

Le tribunal doit statuer à la fin du mois, mais personne ne se fait d'illusion sur l'issue de la procédure. Au moins, cette fermeture d'une petite entreprise du grand groupe Lohmann-Rauscher aura été dénoncée et un peu retardée.