Sarkozy a entonné un de ses refrains préférés, celui de la sécurité, ciblant cette fois les mineurs délinquants, ou plus précisément leurs parents. Il a demandé que soit élaborée une loi permettant de les sanctionner lorsque leur enfant a commis un délit, pour « réparer les dégâts occasionnés », a-t-il dit. Il a aussi reparlé de supprimer les allocations familiales aux parents dont les enfants désertent les bancs de l'école.

Tout un arsenal juridique existe déjà pour sanctionner les mineurs délinquants. De même, les députés sont en train d'examiner un texte permettant de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire. Une loi de plus ne changera certainement rien à la situation actuelle, et faire payer les parents ne leur donnera pas plus d'autorité sur leurs enfants, cela ne fera que les enfoncer un peu plus dans leurs problèmes.

Il en va de même pour l'annonce de Sarkozy sur la création d'un « fichier recensant les jeunes qui quittent l'école à 16 ans », pour que ces derniers soient obligés d'avoir une formation ou un travail jusqu'à leur majorité. C'est bien joli de dire qu'il ne faut pas que les jeunes traînent dans la rue, mais où vont-ils trouver une formation, quand le gouvernement supprime dans le même temps des dizaines de milliers de postes d'enseignants ? Où vont-ils trouver un travail, alors que le chômage explose et frappe les jeunes en premier, même lorsqu'ils ont fait des années d'études et sont bardés de diplômes ?

Faute de s'en prendre aux causes profondes de la délinquance et de l'absentéisme scolaire, Sarkozy use comme d'habitude de démagogie.