« Mission sauver la Sécu »... L'affiche s'étale sur les abribus de la capitale et pleine page dans les journaux. Un slogan où le cynisme confine à l'indécence puisqu'il émane de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), ce syndicat qui regroupe les cliniques privées avec pour objectif annoncé la défense de leurs intérêts.

L'affiche proclame : « Aujourd'hui, pour un soin identique, les cliniques et hôpitaux privés coûtent en moyenne 27 % moins cher à la Sécurité sociale que les hôpitaux publics. La généralisation du tarif unique permettrait à la Sécurité sociale d'économiser près de 15 milliards d'euros par an. »

C'est une crapulerie et un mensonge éhonté, qui fait mine de comparer ce qui n'est pas comparable. Les cliniques privées ont tout loisir de choisir leurs patients et leurs interventions, et elles choisissent ce qui est le plus rentable. L'hôpital public, lui, du moins tant que son financement le lui permet encore, assure par définition les missions de service public, dont l'accueil de tous ceux qui requièrent des soins et la plus grande part des urgences. Et puis, c'est aussi l'hôpital public qui assure la formation des médecins et des chirurgiens, entre autres de tous ceux qui, dès lors qu'ils ont acquis leur compétence et leur tour de main, s'empressent d'aller exercer dans les cliniques privées.

« Sauver la Sécu » ? La FHP s'en moque ! Son seul moteur, c'est la progression des bénéfices des actionnaires des cliniques privées, comme le confirme, si besoin était, son adhésion au Medef en avril dernier et la déclaration de son président, qui se disait alors confiant dans la capacité du Medef à faire valoir ses intérêts au niveau des instances nationales.