C'est au quatrième jour de grève que la DRH-France du groupe Sitel a enfin accepté de venir discuter des revendications des téléconseillers et cadres du Centre d'appels de Pont-Sainte-Marie, près de Troyes. Il aura aussi fallu l'annonce de la mobilisation dès le mercredi 7 juillet des deux autres sites du groupe Sitel-France, ceux de La Rochelle et de Malakoff.

Jusque-là, le directeur de Pont-Sainte-Marie avait tout juste été capable d'afficher son mépris en tentant de refuser l'accès des sanitaires aux grévistes qui occupaient les coins ombragés de la cour, prisés par les fortes chaleurs. « Ils n'ont qu'à aller pisser dehors, comme les chiens ! »

La grève mobilise la majorité des 430 salariés du site pour 3 % d'augmentation des salaires et pour une harmonisation des rémunérations des team managers avec le site de La Rochelle. Les décisions sont prises quotidiennement, à main levée. Les conditions de travail sont particulièrement stressantes avec des réclamations, résiliations, faites par des interlocuteurs souvent énervés, pour Darty ou Toshiba et surtout pour SFR, qui est le plus gros client de Sitel. Les horaires sont normalement de 7 heures par jour, mais ils varient de plus en plus souvent de 4 ou 5 heures à 9 heures par jour ou avec un trou dans la journée.

Ce mardi 6 juillet, les négociations n'ont abouti qu'à l'acceptation de revendications des cadres sur l'harmonisation avec La Rochelle, mais rien sur une augmentation de 3 % des salaires. Selon le directeur, « le groupe ne fait pas » encore « assez de bénéfices pour redistribuer ». Alors, la reconduction de la grève a été décidée à nouveau.