Bongard -Holtzheim (Bas-Rhin) : Les ouvriers refusent les samedis travaillés obligatoires07/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une-2188.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Bongard -Holtzheim (Bas-Rhin) : Les ouvriers refusent les samedis travaillés obligatoires

Depuis mardi 30 juin la majorité des ouvriers de Bongard sont en grève et bloquent l'accès de l'usine aux camions.

L'usine Bongard, située dans une petite ville de la banlieue de Strasbourg, est spécialisée dans la fabrication de fours pour les boulangers et dans les équipements annexes. L'usine d'Holtzheim compte 264 salariés, dont une centaine travaillent à la production dans des conditions très pénibles. Sur l'effectif ouvrier, une vingtaine sont actuellement en longue maladie ou en arrêt pour maladie professionnelle.

Cette entreprise, à l'origine une petite entreprise artisanale, a connu un développement important depuis une cinquantaine d'années, mais les méthodes de direction sont restées très paternalistes et les salaires de base tournent autour de 1 200 euros, même pour ceux qui accumulent les années d'ancienneté.

Au mois de mars, suite au succès de la CGT, devenue majoritaire aux élections dans le collège ouvrier, les délégués des trois syndicats, CGT, CFDT et CFTC, se sont mis d'accord pour faire front face au syndicat maison à la botte du patron. Et ils ont réclamé une augmentation de salaire de 50 euros ainsi que la répartition égale pour tous de la prime de participation. Jusqu'à ce jour, cette prime est distribuée au prorata du salaire, et dans ce calcul les ouvriers sont particulièrement lésés.

Ces revendications n'ont rien d'exorbitant mais pourtant c'est encore trop pour la direction qui au bout de trois mois veut bien lâcher 40 euros brut mais en contrepartie exige que les samedis passent en horaire obligatoire.

C'est ce qui a fait déborder le vase et le 30 juin la majorité des ouvriers de production ont décidé d'arrêter le travail et se sont installés sur le parking devant les portes de l'usine et les quais de chargement, pour empêcher les camions d'emporter la marchandise et de livrer l'azote indispensable pour travailler.

Au mépris de toute règle de sécurité, la direction fait travailler des ETAM et des employés, et de nouvelles têtes d'intérimaires sont apparues. Les travailleurs en grève qui surveillent les portes ont surpris un ouvrier d'une entreprise extérieure à 3 h 30 du matin, venu travailler à l'usine sur convocation d'un chef.

La direction de Bongard fait partie de ces petits patrons qui non seulement méprisent les salariés mais qui sont prêts à tout pour les faire plier.

Dans une lettre reçue samedi 3 juillet par les grévistes, elle se plaint d'avoir perdu 1,2 million d'euros pendant les quatre jours de grève et annonce que la prime de participation sera diminuée de 13 % pour tout le monde, grévistes ou non-grévistes, histoire de semer la zizanie. Cela n'impressionne pas particulièrement les grévistes, pas plus que l'assignation au tribunal pour ce mercredi 7 juillet, qu'ils vont mettre à profit pour faire un peu de bruit à Strasbourg.

Jusqu'à ce jour la grève continue.

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