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Dans le monde
Prêtres pédophiles : Le silence des bergers
Le pape a protesté contre une perquisition menée par la police belge dans des locaux épiscopaux, jeudi 24 juin. Des évêques auraient été retenus et privés de nourriture et de boisson pendant neuf heures, les enquêteurs seraient allés jusqu'à fouiller des sépultures. Un porte-parole du Vatican a comparé les méthodes de la police belge à celles des « vieux régimes communistes », injure suprême. À entendre les protestations vaticanes, on imagine les valeureux et dignes vieillards soumis à la torture, au milieu des vénérables ossements répandus par des hordes de tchékistes, et on se prépare à une béatification prochaine du haut clergé belge, saint et martyr...
La vérité est nettement moins drôle. Les évêques en question participaient à une réunion de l'Église catholique belge enquêtant sur les actes de pédophilie commis par ses clercs. Cette commission, mise en place depuis dix ans, avait reçu des centaines de plaintes qu'elle gardait pour elle, s'arrogeant le droit de transmettre ou non les dossiers à la justice pénale. Ce sont ces dossiers que les juges belges cherchaient et ont fait saisir.
Ainsi, malgré les scandales répétés, malgré les excuses publiques du pape aux victimes, malgré sa promesse réitérée de faire juger les prêtres accusés de pédophilie, l'Église catholique veut continuer à (ne pas) laver son linge sale en famille. Et deux mille ans de linge sale, ça fait une sacrée lessive en retard !