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- Lutte ouvrière n°2187
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Leur société
Le gouvernement s'en prend aux mères fonctionnaires
C'est une disposition datant de 1924 que le gouvernement veut supprimer : celle qui permet à un fonctionnaire, en fait le plus souvent une femme, de prendre une retraite anticipée après une troisième naissance, à condition d'avoir travaillé dans la fonction publique pendant au moins quinze ans.
En 1924, après la saignée de la Première Guerre mondiale, il s'agissait d'inciter par tous les moyens les femmes à faire des enfants. En 2010, il s'agit, sous couvert de loger tout le monde à la même enseigne, de supprimer tout ce qui peut apparaître comme un avantage particulier accordé à telle ou telle catégorie de travailleurs.
Dans le cas présent, au moins 15 000 femmes fonctionnaires avaient recours, bon an mal an, à cette disposition, généralement pour échapper à des conditions de travail pénibles peu conciliables avec le fait d'élever plusieurs enfants.
On constate donc, encore une fois, ce que valent les déclarations du gouvernement quand il prétend sans rire que sa réforme des retraites prend en compte la pénibilité du travail... Il est même si pressé de faire les poches des mères de famille travaillant dans la fonction publique que, si elles conservent la possibilité de partir en retraite anticipée jusqu'en 2012, pour ne pas voir leur pension fortement amputée elles doivent déposer leur demande avant le... 13 juillet prochain. Un délai si court qu'il rend quasi impossible de boucler un dossier d'ici là.
Méprisant pour les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes dans la fonction publique, le gouvernement l'est d'ailleurs aussi pour ses propres règles. En effet, c'est avant même qu'elle soit adoptée par le Parlement qu'il voudrait rendre cette future loi applicable.