Avec 22 600 demandeurs d'emploi supplémentaires en catégorie A (ceux qui n'ont pas du tout travaillé dans le mois), le chômage a augmenté de 0,8 % en mai, selon les chiffres fixés par la Dares, un organisme dépendant du ministère du Travail. Toutes catégories confondues, il atteindrait maintenant les 4 millions.

Les plus touchés par cette hausse sont les chômeurs de plus de 50 ans. Pour eux, le chômage s'est accru de 1,3 % dans le mois, et de 18,9 % sur un an. Cela n'a rien d'étonnant, les travailleurs de plus de 50 ans sont bien souvent les premiers à être victimes des plans de licenciements : usés par le travail ou dépassés par l'évolution des techniques faute d'une formation professionnelle suffisante durant leur carrière, ils n'intéressent plus les employeurs, qui préfèrent embaucher des jeunes censés être plus dynamiques et qui sont surtout payés moins cher.

Et alors que 40 % des salariés de plus de 54 ans n'ont plus d'emploi ni guère de chances d'en retrouver un, le gouvernement veut passer de 60 à 62 ans l'âge de départ à la retraite ! Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, a même eu le front de déclarer que le recul de l'âge légal de la retraite était « de nature à favoriser l'emploi des seniors ». À l'en croire, les patrons les embaucheraient plus facilement si la période pendant laquelle ils pouvaient les faire travailler était plus longue.

À quel public Lagarde s'adresse-t-elle, pour oser proférer de telles énormités, contredites par la réalité du chômage ? Certainement pas aux salariés de plus de 50 ans qui, vivant au quotidien la réalité du chômage, savent qu'ils devront attendre deux ans de plus, en vivotant d'allocations, avant de pouvoir toucher une pension de retraite souvent amputée du fait qu'ils n'auront pas cotisé un nombre suffisant de trimestres.