Samedi 19 juin, plus d'un millier de manifestants ont défilé dans les rues de Guéret pour protester contre la fermeture du service de radiothérapie de l'hôpital de Guéret et parmi eux un grand nombre d'élus : maires, conseillers généraux, députés de toutes les couleurs politiques.

Le député de droite a dormi sur la moquette du ministère de la Santé, celui de gauche veut attaquer au tribunal administratif, mais la fermeture du service de radiothérapie de l'hôpital de Guéret est toujours prévue pour le 30 juin. Les médecins ne prennent d'ailleurs plus en charge les nouveaux patients depuis plusieurs semaines.

Le ministère de la Santé met en avant des problèmes de « sécurité » car il n'y a à Guéret qu'un seul accélérateur de particules. Par convention, en cas de panne, c'est la radiothérapie du CHU de Limoges qui devait prendre le relais. En réalité, le ministère de la Santé ne juge pas rentable de maintenir un tel service dans un département qui ne compte que 125 000 habitants, même si le nombre de patients traités est important, dépassant le quota obligatoire des 300. Le ministère de la Santé a d'ailleurs prévu la fermeture de plus d'une vingtaine de services de radiothérapie à travers le pays, sous des prétextes divers.

La fermeture de ce service, quels que soient les prétextes invoqués, est inacceptable car elle va accroître la fatigue et les risques pour les patients atteints de cancer qui devront faire des centaines de kilomètres pour se faire soigner dans les centres de Limoges, Montluçon ou Clermont-Ferrand, qui sont surchargés et où il y a parfois des attentes de trois semaines avant de démarrer un traitement !

Mardi 8 juin, un rassemblement de plusieurs centaines d'usagers et d'hospitaliers avait déjà eu lieu à l'hôpital de Guéret. Mercredi 16, environ 70 personnes ont accompagné une délégation syndicale reçue par l'Agence régionale de santé (ARS) de Limoges. Vendredi 18, les médecins de l'hôpital de Guéret étaient en grève, mais leur entrevue avec le directeur de l'ARS du Limousin, prévue dans une salle de l'hôpital Esquirol, a été annulée, le directeur d'Esquirol craignant pour « la sécurité de l'établissement » car un rassemblement était prévu à la loge d'entrée de l'hôpital !

C'est bien par la mobilisation la plus importante possible du personnel, des patients, de la population, que l'on peut faire échec à de tels mauvais coups.