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- Lutte ouvrière n°2186
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Leur société
Football : L'exemple vient de haut...
Loin de nous l'envie d'en rajouter aux diatribes concernant le comportement de l'équipe de France de football en Afrique du Sud. Tout et son contraire ont été dits, redits, répétés jusqu'à la nausée.
Finalement, les sélectionnés français, qu'ils soient considérés comme des caractériels, des enfants gâtés pourris par le fric ou des mal éduqués, sont à l'image de ce qu'est le sport professionnel, une fois disparu le vernis vertueux dont on l'habille.
On explique, entre autres choses, qu'ils n'avaient pas le droit de faire ce qu'ils ont fait parce qu'ils étaient des symboles, des modèles, des héros pour la population, et plus particulièrement pour la jeunesse. Ceux qui se sont fait entendre le plus sur ce thème sont souvent ceux qui ont participé à la mise en place de ces prétendus modèles. À commencer par les responsables des médias qui utilisent la réputation des sportifs pour vendre à la fois du papier et leurs salades et pour faire monter les prix des spots publicitaires commandés par les grandes marques. Mais ce sont aussi les politiciens et les politiciennes qui, telle Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, raconte, sur un ton mélodramatique, qu'elle a réussi à faire pleurer ces grands enfants que sont les membres de l'équipe de France de foot, en leur parlant de leurs responsabilités face au drapeau, face à la nation, face à leurs enfants et à leurs familles, et autres balivernes grandiloquentes.
On focalise sur ces footballeurs qui donnent paraît-il « le mauvais exemple ». Mais il y en aurait bien d'autres qui, dans d'autres domaines, autrement plus importants, mériteraient de figurer au tableau de (des)honneur. L'actualité immédiate nous en fournit des exemples. Un homme comme Bigeard, présenté comme un héros par la presse, le gouvernement et le monde politique, n'est qu'un tueur galonné qui s'est fait une renommée en justifiant la torture. Et le couple Woerth, dont on découvre aujourd'hui que la femme était payée pour assurer la gestion de la fortune de la patronne de L'Oréal, Liliane Bettencourt, se comporte-t-il comme un couple dont « notre jeunesse » devrait s'inspirer ?