Dimanche 30 mai, à Montreuil en région parisienne, le corps d'une femme rouée de coups a été retrouvé dans sa voiture en flammes. Elle est morte des coups que son mari lui a infligés.

Tous les trois jours, et sans que cela fasse la une des journaux, une femme meurt de violences conjugales. Près de 130 femmes succombent ainsi chaque année et dans tous les milieux sociaux. En partie parce que les hommes sont, globalement, physiquement plus forts que les femmes, mais aussi et surtout parce que la société tolère l'oppression des femmes. Ces violences conjugales ne sont finalement qu'un prolongement au sein du couple de cette oppression « ordinaire » des femmes que la société tolère, de cette inégalité entre hommes et femmes qui perdure.

En attendant, 2010 devait être, aux dires du gouvernement, l'année de la lutte contre les violences faites aux femmes. Une proposition de loi a été adoptée en février à l'Assemblée nationale et sera bientôt examinée au Sénat. Elle devrait instaurer une « ordonnance de protection » des victimes, permettre l'éviction de l'auteur des violences du domicile conjugal, et assurer le relogement de la femme hors de ce domicile, hors de portée du conjoint violent.

Encore faudrait-il que l'État s'en donne les moyens !