Éric Besson, le ministre des expulsions et de la chasse à l'enfant, affirme que le « délit de solidarité » avec les sans-papiers n'existe pas en France. Pourtant le préfet des Pyrénées-Atlantiques vient de lancer des poursuites pénales contre six personnes de Pau pour « délit d'outrage » à son encontre. Ces six personnes ont en effet soutenu par courriel la famille Kuka, mise en rétention - enfants comme parents - au centre de rétention administrative d'Hendaye.

Grâce à une large mobilisation, cette famille a été libérée. Mais les « six de Pau » sont convoqués au tribunal le 10 juin prochain, pas pour délit de solidarité, mais pour délit d'outrage envers le préfet !

Si Besson, aidé des préfets, poursuit en justice toutes les personnes opposées à sa politique, il va donner du travail aux magistrats. Par exemple, dimanche 6 juin, sur les marches de l'Opéra-Bastille à Paris, ce sont plus de quarante artistes et personnalités qui sont venues soutenir publiquement la lutte des travailleurs sans papiers d'Ile-de-France. Compte-t-il les poursuivre pour outrage ou solidarité ? Josiane Balasko, Jacques Higelin, Paco Ignacio Taibo II, Patrick Pelloux, Ariane Ascaride... et les centaines de personnes présentes ?

Monsieur Besson aura beau menacer, il n'empêchera pas la solidarité avec la lutte des sans-papiers de continuer à s'exprimer pour obtenir leur régularisation