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- Lutte ouvrière n°2184
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Leur société
Réforme territoriale - Scrutin : La parité au placard
Outre le fait qu'elle mènera à une réduction des dépenses publiques au détriment de la population, la réforme des collectivités territoriales actuellement en discussion causera à coup sûr un dégât collatéral : la diminution du nombre de femmes élues au niveau local.
Le mode de scrutin retenu est en effet le scrutin uninominal, et non le scrutin de liste. Dans ces cas-là, tous les grands partis préfèrent présenter un homme en titulaire, surtout dans les circonscriptions où ils pensent avoir des élus. C'est ainsi que la proportion de femmes élues à l'Assemblée nationale n'est que de 18,5 %, ce qui vaut à la France, pour le nombre de représentantes féminines dans ce type d'assemblées, le 19 e rang parmi les pays européens et le 65 e au niveau mondial.
Certes, avec d'autres modes de scrutin, les femmes ne sont pas forcément mieux représentées en ce qui concerne les postes de responsabilités. On trouve 48 % de femmes dans les Conseils municipaux des villes de plus de 3 500 habitants, élus au scrutin de liste, mais seulement 14 % de maires. C'est le même pourcentage d'élues dans les Conseils régionaux, mais on trouve seulement deux présidentes de région. D'après le journal Le Monde, avec la réforme territoriale, on passerait de 47 % de conseillères régionales à 17 % de conseillères territoriales.
Le gouvernement a introduit un semblant de sanction financière pour les partis qui ne respecteraient pas la loi sur la parité des candidatures, simplement pour éviter que son projet ne soit épinglé par le Conseil constitutionnel. Mais on peut compter sur l'inefficacité de la mesure. D'abord parce que 50 % de femmes dans des circonscriptions difficilement gagnables, cela ne fera pas 50 % d'élues. Ensuite parce qu'aux dernières législatives le PS a préféré perdre 500 000 euros de subvention annuelle et l'UMP plus de quatre millions plutôt que de respecter la parité. Apparemment, ils considéraient que la misogynie paye plus.