Hortefeux condamné pour injure raciale : Il a le profil de l'emploi09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hortefeux condamné pour injure raciale : Il a le profil de l'emploi

Le 4 juin, le tribunal de grande instance de Paris a annoncé la condamnation de l'actuel ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale.

Le tribunal a reconnu qu'Hortefeux désignait les Arabes en général, et non les journalistes ou les Auvergnats comme il l'avait prétendu, quand il s'était exclamé : « Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. » Il faut dire que la scène, filmée par une équipe de la chaîne Public Sénat, ne souffre guère d'ambiguïté : Hortefeux conclut un échange avec un groupe de jeunes, dont un Maghrébin. « C'est notre petit Arabe », commente une adhérente de l'UMP, avant qu'Hortefeux ne lâche la réplique pour laquelle il est condamné. Toute la séquence est ponctuée de bons rires gras à chacun des propos du ministre. Hortefeux ne choque personne, notamment pas Jean-François Copé, présent à ses côtés, tout aussi hilare.

Selon l'avocat d'Hortefeux, le ministre ne savait pas que la scène était filmée, mais ce n'est guère une circonstance atténuante, même si le tribunal a jugé que pour cette raison l'injure n'était pas publique. En fait, Hortefeux est tel qu'il est au naturel, au milieu d'adhérents de l'UMP, se laissant aller à des propos du niveau d'un Le Pen et qui ne dénoteraient pas à la fête du Front National : l'arrogance, le mépris envers les immigrés ou tous ceux qui sont issus de l'immigration, se confondant avec le mépris social, s'étalent dans toute la scène filmée par l'équipe de Public Sénat. Entre la droite dite « républicaine » par certains et l'extrême droite, la frontière est bien floue, notamment s'agissant des préjugés et des opinions personnelles des cadres dirigeants.

Le chef du gouvernement et Sarkozy lui-même n'ont à aucun moment condamné les propos d'Hortefeux. Au contraire ils l'ont couvert, défendu comme étant au-dessus de tout soupçon de racisme et ils ne lui demanderont pas non plus de démissionner après sa condamnation. Car Hortefeux, d'abord au ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration puis au ministère de l'Intérieur, est à l'image de la politique que l'ensemble du gouvernement mène contre les immigrés et en particulier contre les sans-papiers, pour plaire aux milieux les plus réactionnaires de l'électorat.

D'abord ministre des expulsions, maintenant ministre de la police qui expulse, toujours capable de sortir des petites phrases aux relents nauséabonds, Hortefeux est dans l'exacte tonalité de la politique gouvernementale.

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