Dès le 14 janvier, le surlendemain du séisme qui a frappé Haïti, le ministre de l'Immigration Besson avait voulu montrer son grand coeur. Il s'était vanté d'avoir ordonné l'arrêt des expulsions de Haïtiens en situation irrégulière et avait annoncé un assouplissement temporaire des conditions de regroupement familial et d'accueil pour les victimes. Les associations franco-haïtiennes constatent aujourd'hui qu'il a menti.

Lors d'une conférence de presse jeudi 3 juin, leur porte-parole a déclaré : « Les promesses de M. Besson ont fait naître beaucoup d'espoir en France et en Haïti, mais le parcours d'obstacles n'a pas cessé. » Il a exposé un certain nombre de cas scandaleux de rejets de visas pour des enfants, certains ayant entraîné leur mort. Bien loin de faciliter et d'accélérer le traitement des dossiers, les autorités françaises continuent à exiger des documents qui sont enfouis sous les décombres des maisons. Quant aux rendez-vous à l'ambassade de France à Port-au-Prince, on ne les obtient que par l'intermédiaire de la banque Sogebank, pour la somme de 4 euros, qui s'ajoutent au prix du visa lui-même.

Comme son patron Sarkozy, Besson s'était fait sa publicité à l'occasion du séisme, sans lever en rien les obstacles mis par l'État français au regroupement familial. Publicité mensongère, donc. Aux réfugiés, aux immigrés, aux pauvres et aux travailleurs en général, le gouverment... ment. Par définition.