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Frais bancaires : Comment les banquiers volent des milliards d'euros
L'UFC-Que Choisir vient de publier un nouveau rapport sur les frais bancaires montrant, chiffres à l'appui, comment les banques françaises encaissent des milliards d'euros en augmentant, année après année, la moindre opération bancaire sur le dos de ses clients particuliers.
L'association de consommateurs pointe du doigt le coût des incidents de paiement : les tarifs ont augmenté, toutes banques confondues, de 28 % en cinq ans. Pourtant en 2008 une réglementation ministérielle avait plafonné le coût des petits chèques sans provision, qui pénalisait très lourdement les foyers modestes. Résultat, les banques qui n'étaient pas à ce plafond en ont profité pour augmenter leur tarif ! Parallèlement, elles ont augmenté lourdement les frais annexes comme la « lettre d'information avant rejet » qui, elle, a augmenté de 78% depuis cinq ans !
Les banquiers pratiquent des taux usuraires sur les découverts non autorisés. En outre, les « commissions d'intervention » peuvent coûter jusqu'à plusieurs centaines d'euros par mois. C'est le cas à la Société Générale, à la banque HSBC ou à la Caisse d'Épargne. Les « packages », qui regroupent plusieurs services bancaires jugés indispensables par la banque, sont mis également en accusation. Ils incluent des services inutiles ou très rarement utilisés. Ils entraînent, d'après l'UFC-Que Choisir, des surcoûts supérieurs à 25 % pour le consommateur.
Évidemment, l'association de consommateurs met le doigt sur le choix des banques de rendre leurs tarifs complètement opaques. Les brochures tarifaires comportent plusieurs dizaines de pages, 63 pages chez LCL, et sont illisibles. Dans chaque brochure, il y a 300 tarifs différents en moyenne, le pompon étant détenu par la Caisse d'Épargne de l'Ile-de-France avec 396 tarifs.
Si tout est fait pour que les tarifs ne soient pas comparables d'une banque à l'autre, toutes ont les mêmes pratiques. Des opérations qui étaient il y a quelques années gratuites ne le sont plus, comme les photocopies, la conservation des documents à l'agence, les retraits au guichet alors que le distributeur fonctionne. D'autres opérations ont subi des augmentations astronomiques, comme la réédition d'un code secret d'une carte bancaire, ou son remplacement avant échéance.
Pour l'ensemble des banques, les bénéfices sont au bout : 40 % des revenus de la banque de détail sont issus des frais perçus sur les clients, alors qu'elle représente pour l'ensemble des banques françaises 65 % de leur produit net bancaire, et finalement la majeure partie de leurs bénéfices.
Car il faut le rappeler haut et fort : malgré la crise, malgré les tempêtes boursières, malgré leurs prétendues pertes colossales et leurs appels à l'aide, malgré les Kerviel et autres Madoff, l'ensemble des banques françaises ont engrangé 11 milliards d'euros de bénéfices en 2009, deux fois plus qu'en 2008 !
Voilà à quoi a servi chaque euro volé aux dépositaires.