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- Lutte ouvrière n°2183
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Police municipale : Derrière le drame de Villiers-sur-Marne, le désengagement de l'État
Mardi 1er juin, les syndicats de policiers municipaux appelaient à manifester pour obtenir un statut équivalent à ceux des policiers nationaux qui, en moyenne, gagnent 400 euros de plus qu'eux. Cette manifestation était prévue de longue date, mais elle arrive après la mort de la policière municipale de Villiers-sur-Marne, abattue par des gangsters, le 20 mai dernier.
Empressé de donner une réponse à la colère des policiers municipaux, le ministre de l'Intérieur a ressuscité l'usage du Taser, ce pistolet paralysant qui peut s'avérer mortel si la personne visée a un problème cardiaque, et qu'une décision du conseil d'État avait écarté de l'arsenal de la police municipale en septembre dernier.
Sur cette question de l'armement, entre les communes où on se contente de faire appel à de simples ASVP (agents de surveillance de la voie publique) pour verbaliser (des agents perçus comme des policiers municipaux mais qui n'en sont pas réellement), et les communes qui emploient des policiers municipaux, fonctionnant comme des auxiliaires de la police nationale, il y a bien des nuances. Certaines communes, qui ne souhaitent pas que leurs policiers soient armés, mettent l'accent sur des tâches qui relèvent de la police de proximité, supprimée par le gouvernement actuel, en insistant sur l'aide aux personnes, tandis que d'autres mettent en priorité la lutte contre la petite délinquance. Mais, même dans ce cas, les communes ne sont pas forcément favorables à l'armement de la police municipale.
En passant, signalons qu'en Grande-Bretagne où la police n'est généralement pas armée et où il est arrivé aussi des drames comparable à celui de Villiers-sur-Marne, même si chaque fois cela relance le débat sur l'armement de la police, jusqu'à présent, le non-armement reste de rigueur.
Une chose est sûre, le développement de la police municipale de ces dernières années découle du désengagement de l'État qui préfère, là aussi, que ce soit les municipalités locales qui financent à sa place l'entretien d'une partie de sa police.
Et quand Hortefeux tend un Taser aux policiers municipaux, c'est sa façon de dissimuler ce désengagement de l'État.