Gaza : La vie sous le blocus israélien02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : La vie sous le blocus israélien

Depuis 2007, l'État israélien impose un embargo à la bande de Gaza. Il devait frapper le Hamas mais il a surtout coûté cher à la population palestinienne, tandis qu'il permettait au Hamas d'augmenter son crédit politique, mais aussi ses moyens financiers, par exemple grâce au marché noir.

En 2008, huit organisations humanitaires, dont Amnesty International, Oxfam ou Médecins du Monde, dénonçaient « une punition collective contre la population civile gazaouie » qui compte quelque 1,5 million de personnes. La pauvreté, le chômage ne cessaient de croître. Les hôpitaux étaient déjà confrontés à des coupures de courant qui pouvaient durer 12 heures par jour. Les systèmes de distribution d'eau et d'épuration étaient à bout de souffle. La survie de 80 % de la population dépendait de l'aide alimentaire. Les trois quarts des travailleurs du secteur privé n'avaient plus d'emplois.

Pire, en décembre 2008 et janvier 2009, l'armée israélienne lançait l'opération « Plomb durci » qui devait coûter la vie à 1400 habitants de Gaza, en majorité des civils, dont 330 enfants. Selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Gaza a alors « connu une destruction sans précédent de son infrastructure. » Les premières estimations de cet organisme faisaient état de destructions d'un montant de 4 milliards de dollars, trois fois le produit national brut de l'enclave palestinienne. La misère touchait alors « 90 % de la population » et revêtait des « aspects extrêmes » pour 65 % de la population de Gaza.

En 2009, la diplomatie française constatait que la population de Gaza n'accédait pas aux services et biens humanitaires car les organisations humanitaires ne pouvaient pas y entrer et y circuler librement, et n'étaient pas en situation d'acheminer les « volumes d'aide alimentaire » nécessaires.

Depuis, les organisations humanitaires n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme, soulignant les obstacles que les autorités israéliennes mettaient à toutes les tentatives de remise sur pied des infrastructures, en interdisant par exemple l'importation de pièces détachées. Les hôpitaux ne disposent pas de l'énergie nécessaire à leur bon fonctionnement, tandis que bien des Gazaouis, privés de maisons par les bombardements israéliens, sont réduits à camper.

Pour ne pas être accusée par l'opinion internationale d'affamer les Gazaouis, l'armée israélienne autorise le passage de produits alimentaires, mais dans un arbitraire total. La cannelle est autorisée mais pas la sauge et la coriandre. Les conserves sont permises mais pas les fruits au sirop ni la confiture... Parfois l'arbitraire s'explique. Tel fabricant gazaoui de concentré de tomates s'est vu interdit d'importer des boîtes de conserve vides pour écouler sa production, tandis que l'armée israélienne autorisait des tubes de concentré de tomate « made in Israël ».

Pour le reste, les autorités israéliennes ne font aucune concession, et notamment pour tout ce qui pourrait conduire à la reconstruction des infrastructures, des logements ou des écoles. Elles multiplient les obstacles, jouent la montre, narguent les organismes de l'ONU présents, traitant la population de Gaza avec le cynisme le plus total.

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