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- Lutte ouvrière n°2183
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Editorial
Contre le terrorisme d'État israélien, solidarité avec le peuple palestinien !
Une nouvelle fois, le gouvernement israélien a écrit une page sanglante de la guerre qu'il mène au peuple palestinien, en faisant arraisonner par ses commandos, dans un assaut meurtrier, les navires qui se dirigeaient vers Gaza.
Plusieurs centaines de militants pro-palestiniens, de membres d'associations humanitaires et de personnalités, accompagnant la livraison de 10 000 tonnes de matériel destinées à la population de la bande de Gaza, voulaient ainsi attirer l'attention sur le blocus qui continue à cerner ce territoire palestinien.
Livrer une centaine de maisons préfabriquées, cinq cents fauteuils roulants électriques et du matériel médical à des Gazaouis étranglés depuis trois ans par ce blocus israélien qui n'autorise que le passage au compte-gouttes de quelques produits, c'était sans doute là la « provocation » qu'invoquent les représentants israéliens pour tenter, cyniquement, de justifier leur attaque meurtrière ! Car, quels que soient les prétextes à leur intervention, des allégations de « légitime défense » à la fable du « guet-apens » qui aurait été tendu au commando, les militaires israéliens ont délibérément tué au moins neuf personnes et en ont blessé plusieurs dizaines d'autres.
Cet acte commis sciemment, à la suite de toute une préparation des dirigeants politiques, des militaires, des services spéciaux, met en lumière la morgue et l'aplomb avec lesquels les dirigeants d'Israël entendent traiter la « question palestinienne ». C'est en affichant le mépris le plus total pour l'indignation que ne manqueraient pas de susciter, dans l'opinion publique internationale, leurs actes sanglants, qu'ils poursuivent, non seulement le blocus décidé il y a trois ans, après la victoire électorale du Hamas à Gaza, mais aussi leur guerre, ouverte ou sporadique, contre le million et demi d'habitants enfermés dans le champ de ruines qu'ils ont fait de la bande de Gaza.
C'est avec le même mépris, la même tranquille certitude d'être soutenus, sans défection depuis 1967, par les grandes puissances, qu'ils avaient mené, trois semaines durant, une guerre terrible aux Palestiniens de Gaza, il y a un an et demi, en décembre 2008 et janvier 2009. Plus de mille quatre cents morts, des milliers de blessés, tel avait été le bilan de l'opération « Plomb durci » au cours de laquelle les bombardements de maisons, d'écoles, d'hôpitaux, sous prétexte de débusquer des « terroristes », avaient surtout frappé la population civile !
Soutenus, ils l'ont été en fait, par tous ceux qui, devant l'indignation de l'opinion publique, blâmaient tout au plus la « disproportion » du pilonnage israélien, comme s'il ne s'agissait pas d'une guerre faite à tout un peuple au nom du droit du plus fort.
À nouveau, les dirigeants israéliens se soucient bien peu de « droit international », de « feuille de route » et de « processus de paix », et encore moins de la réprobation de l'opinion publique. Ils ont la certitude d'agir avec l'aval tacite des grandes puissances impérialistes. Si, pour le communiqué, celles-ci manifestent leur désapprobation vis-à-vis des méthodes ou de la « disproportion » de l'agression israélienne, elles n'en marquent pas moins, chaque fois qu'elles le peuvent, leur soutien aux gouvernants de cet État qui acceptent de jouer pour leur compte les gendarmes du Moyen-Orient. Ainsi Netanyahou était présent à Paris, il y a quelques jours à peine, dans le cadre d'une réunion ministérielle de l'OCDE, le groupe des trente-et-un pays les plus développés, dans lesquels Israël venait d'être admis.
La politique des dirigeants israéliens et la force militaire dont ils disposent sont trop utiles aux dirigeants occidentaux, dans une région du monde aussi stratégique et riche en pétrole que le Moyen-Orient. Cela mérite bien d'oublier que cet État occupe indûment les territoires palestiniens depuis plus de quarante ans, au mépris de toutes les résolutions de l'ONU et de tout ce que l'on nomme « le droit international« , qu'il affame un peuple et piétine ses droits les plus élémentaires !
La réprobation suscitée dans de nombreux pays où des manifestations de colère se sont déjà exprimées, a peu de poids, sans doute, pour l'instant, face à ces intérêts diplomatiques et économiques qui renforcent les Netanyahou et autres Lieberman. Mais en France, en Europe, aux États-Unis, mais aussi en Israël, les travailleurs ne peuvent que se sentir solidaires du peuple palestinien, indépendamment d'ailleurs de tout sentiment d'appartenance nationale ou religieuse. Il ne s'agit pas seulement de se sentir solidaires d'un peuple qui souffre, mais de condamner la politique des dirigeants occidentaux, qui est la principale responsable du maintien dans le monde de situations de tension et de guerre, comme celle du Moyen-Orient, et cela pour la défense de leurs intérêts.
Ce serait aussi l'intérêt de la population israélienne elle-même de rompre avec une politique qui dresse contre elle tous les peuples de la région, au lieu de chercher à vivre en paix avec ceux-ci, et d'abord avec le peuple palestinien, dans le plein respect de ses droits.
Dénonçant «l'attaque meurtrière de la flottille de la liberté pour Gaza par l'armée israélienne dans les eaux internationales», le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens appelle à une manifestation samedi 5 juin à 15 heures à Paris, Place de la Bastille en direction de la Concorde
Lutte Ouvrière appelle ses militants et sympathisants à s'y joindre.