Chine : Grève pour les salaires chez Honda02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : Grève pour les salaires chez Honda

Depuis le 17 mai les travailleurs de l'usine Honda de Foshan, près de Canton, dans le sud de la Chine, sont en grève pour des augmentations de salaire. Comme ces 1 850 travailleurs fabriquent la totalité des boîtes de vitesse pour les voitures Honda assemblées en Chine, leur grève a très vite paralysé l'activité des quatre usines de montage du trust dans le pays, d'où plus aucune voiture ne sort depuis le 26 mai.

Les grévistes de Foshan, qui touchent en moyenne moins de 1 500 yuans par mois (environ 180 euros), réclament des salaires de 2 000 à 2 500 yuans (300 euros), ce qui correspond aux salaires versés par Honda aux ouvriers de ses usines d'assemblage. Pour le moment la direction de Honda n'a proposé qu'une augmentation de 366 yuans (44 euros) et le porte-parole du groupe a annoncé une reprise partielle du travail tout en devant reconnaître qu'une partie des travailleurs restent en grève. De ce fait les usines de montage étaient toujours paralysées le 1er juin par le manque de pièces.

Ce mouvement intervient peu après qu'on a appris la vague de suicides de travailleurs - onze depuis le début de l'année - chez Foxconn, un trust de Taïwan qui fabrique des composants pour Dell, Apple, Nokia ou Hewlett-Packard. Un journaliste chinois a décrit le quotidien des 420 000 travailleurs du site de Shenzhen près de Hong-Kong, dont 85 % sont des jeunes de moins de 25 ans. Ils vivent dans des dortoirs à plus de trente par chambre, à l'intérieur des usines dans lesquelles ils travaillent douze heures par jour, six jours sur sept, sous la pression constante de la maîtrise, contraints pour compléter leur salaire de misère de 100 euros par mois de faire des heures supplémentaires, au-delà même des 36 heures autorisées. Devant l'émotion suscitée par ces suicides, la direction de Foxconn a annoncé une augmentation de salaire de 20 %, mais pour seulement un quart de ses ouvriers.

La presse est en général plus encline à parler du soi-disant miracle économique chinois que des grèves et des luttes des ouvriers. Mais c'est pour mieux passer sous silence le fait que les richesses produites là-bas le sont par ces millions de travailleurs, arrachés de leurs campagnes et contraints de travailler à des salaires misérables pour le seul profit de trusts comme Honda ou Apple mais aussi de groupes bien français comme PSA.

Mais, en Chine comme ailleurs, de l'exploitation naissent la grève et la révolte.

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