Un médecin condamné... parce qu'il traite trop bien ses malades26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un médecin condamné... parce qu'il traite trop bien ses malades

La Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Val-de-Marne veut sanctionner un médecin généraliste parce que... il permet à ses patients atteints d'affection de longue durée de se soigner correctement !

En effet le docteur Didier Poupardin, qui exerce à Vitry-sur-Seine en région parisienne, refuse le principe des ordonnances dites « bizones » réservées aux malades atteints d'affections de longue durée (ALD). Sur celles-ci, les médecins doivent distinguer dans leurs prescriptions les médicaments directement liés au traitement de l'ALD, et remboursés à 100 %, de ceux qui n'auraient pas de lien avec cette affection et ne sont alors remboursés qu'à 65, 35, voire 15 %. Le Dr Poupardin se refuse, comme il le dit, à « découper les personnes malades en tranches de pathologies à remboursement variable et modulable, ce qui est contraire à toute éthique médicale qui implique de soigner les patients dans le respect de leur personne et de leur intégrité », et il porte donc toutes ses prescriptions dans la zone qui permet le remboursement à 100 %.

Du coup, la CPAM lui a demandé de rembourser 2 612 euros, au prétexte que ce serait le « préjudice » correspondant aux remboursements indûment versés aux 51 malades atteints d'ALD qu'il a soignés. Devant son refus de payer, elle le menace d'une amende qui pourrait atteindre plus de 5 000 euros selon la délibération du tribunal des affaires de Sécurité sociale. Finalement, l'audience qui devait avoir lieu le 20 mai dernier au palais de justice de Créteil a été repoussée au 9 septembre.

Près de 8 000 euros au total ! C'est le prix que la Sécurité sociale voudrait donc faire payer à un médecin qui non seulement exerce selon des conceptions propres à l'éthique médicale, mais aussi permet à ceux qui n'en ont pas les moyens d'accéder aux médicaments dont ils ont besoin. Tout cela à l'heure où le nombre de ceux qui sont contraints à renoncer à se soigner ne cesse de croître, parce que le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter.

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