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Leur société
Un accord sur les fruits et légumes qui n'engage pas beaucoup la grande distribution
Les représentants des sept plus grandes enseignes de la distribution, comme Leclerc, Auchan et Carrefour, viennent de signer un accord de modération de leurs marges en cas d'effondrement des prix des fruits et légumes. Cet accord, voulu par le gouvernement, est censé protéger les producteurs.
Il s'appuie sur le fait que, l'été dernier, les producteurs de fruits ont connu des chutes de 30 à 50 % des prix d'achat, sans que celles-ci soient répercutées sur les prix de vente aux consommateurs, ce qui avait entraîné un peu partout en France des manifestations devant les hypermarchés.
Sarkozy a beau se vanter de cet accord, celui-ci ne changera pas grand-chose. Il existe déjà un coefficient multiplicateur, censé réguler un peu les prix d'achat et de vente en modérant la marge des distributeurs mais, en cas de chute des cours comme l'an dernier, il n'est pas appliqué. De même, les représentants de grandes enseignes laissent entendre qu'ils seraient prêts à payer un prix minimum aux producteurs, mais ils ne se sont pas engagés à leur acheter leur production. Rien n'empêchera ces grandes enseignes d'acheter plutôt des produits importés à bas prix d'Espagne, du Maroc ou du Chili.
La signature de cet accord intervient après une baisse de 53 % du revenu des arboriculteurs en 2009 et de 34 % pour l'ensemble des agriculteurs. Sarkozy et les patrons de la grande distribution semblent ainsi se soucier à peu de frais des intérêts des producteurs comme de ceux des consommateurs. Mais les grandes centrales d'achat ne sont pas les seules en cause dans la chute des revenus de l'agriculture. Les trusts de l'agro-alimentaire, comme Danone ou Lactalis, qui ont imposé des baisses de 25 à 30 % aux producteurs de lait, sans d'ailleurs les répercuter sur le prix de leurs yaourts, fromages et autres dérivés, ont également une lourde responsabilité dans ce recul. Or ces industries ne sont pas concernées par le contenu de l'accord.
En fait, comme le soulignent certains syndicalistes de la Confédération paysanne, dans cet accord « rien ne permet de garantir un prix rémunérateur pour les paysans ». Quant à la majorité des consommateurs, elle n'est pas près de pouvoir se payer les cinq fruits et légumes par jour que recommandent les slogans publicitaires.