Toray - Saint-Maurice-de-Beynost (Ain) : Les maîtres-chanteurs et les élus à leur service13/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2180.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toray - Saint-Maurice-de-Beynost (Ain) : Les maîtres-chanteurs et les élus à leur service

Mardi 4 mai, à l'usine Toray de Saint-Maurice-de-Beynost près de Lyon, a eu lieu en grande pompe l'inauguration d'un nouvel atelier. Le groupe japonais à qui appartient cette usine a investi 70 millions d'euros dans l'OPP, un atelier flambant neuf qui fabrique du film métallisé qui sert à emballer les chips, les snacks et autres aliments.

Le jour de l'inauguration, on a vu défiler une brochette d'élus, de Jean-Jacques Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, à Gérard Collomb pour le Grand-Lyon, en passant par le président du Conseil général de l'Ain, tous venus cirer les pompes des dirigeants du groupe Toray, présents en nombre.

Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, devait venir en personne saluer « les investisseurs qui choisissent la France ». Mais, retenue à Paris pour finaliser le plan d'austérité et les sacrifices imposés aux travailleurs grecs, elle a annulé sa visite au dernier moment.

Les élus présents sont venus justifier les millions accordés pour faciliter la nouvelle construction, en reprenant à leur compte la légende selon laquelle l'argent public aurait évité une délocalisation et sauvé 460 emplois.

Au moment de l'investissement, pour récupérer subventions et aides en tout genre, le groupe avait en effet fait un chantage, très classique, sur le prétendu coût du travail en France. Il avait fait des menaces aux travailleurs de l'usine : « Il faut remettre en cause vos droits acquis si vous voulez le nouvel atelier. » Si les travailleurs n'avaient cédé aucun de leurs droits, les élus par contre ont fait couler l'argent public à flot au travers de terrains viabilisés, de pôles de compétitivité et autres aides à la recherche. Au lieu de dénoncer ce chantage, ils s'en vantent aujourd'hui.

Pas un seul n'a daigné venir rencontrer les travailleurs de l'usine, dont certains, avec la CGT, dénonçaient au même moment cette mascarade. Ils auraient pourtant découvert les conditions de travail qui règnent dans le nouvel atelier : 30% de précaires, des pressions accrues pour produire toujours plus et moins de vingt embauches au total.

En tout cas cette inauguration a montré que ces élus, qui se disent tous de gauche, sont aussi obséquieux devant les grands patrons qu'ils sont indifférents au sort des travailleurs.

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