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Rhodia - Saint-Fons (Rhône) : Ça ne leur coûte pas cher
Vendredi 7 mai, toute une brochette d'officiels bailleurs de fonds du patronat, du ministre Michel Mercier en passant par J.-J. Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, et Gérard Collomb, président du Grand-Lyon, se pressaient auprès des huiles de Rhodia : un nouvel atelier de recherche et développement était inauguré à l'usine de Belle-Étoile à Saint-Fons.
Cet agrandissement a lieu après la fermeture du site de Ceriano, en Italie, qui a abouti à 285 suppressions d'emplois et dont près de 200 salariés n'ont toujours pas retrouvé de travail, et le transfert de sa recherche à Saint-Fons.
Rhodia se vante d'avoir retrouvé le chemin de la croissance. C'est vrai si l'on parle des millions versés aux actionnaires, dont 2,84 millions pour le seul PDG, Jean-Pierre Clamadieu, en 2009.
En plus de ce qu'il extrait de la sueur des travailleurs, Rhodia a eu droit à de « petits versements ». Sans parler des subventions des collectivités locales, l'État à lui tout seul a versé 20 millions d'euros au titre du crédit impôt recherche à Rhodia. Et il semble que 2010 batte tous les records ! Le coût total (capital fixe + salaire) d'un chercheur étant de 150 000 euros, une simple division donnerait l'équivalent de 126 chercheurs qui pourraient être embauchés par Rhodia si le groupe n'utilisait pas cet argent comme une manne financière permettant d'augmenter son free cash flow, autrement dit son flux d'argent disponible .
En prenant en compte tous les financements publics, qu'ils viennent d'un gouvernement de droite ou de collectivités dirigées par la gauche, on peut estimer, comme le fait le syndicat CGT de Rhodia, que près de 50 % de la recherche du groupe est financée avec l'argent public. Et ces assistés avec des chèques à plus de six chiffres osent dire qu'ils prennent des risques !