- Accueil
- Lutte ouvrière n°2180
- Michelin Clermont-Ferrand : Des syndicalistes licencieurs
Dans les entreprises
Michelin Clermont-Ferrand : Des syndicalistes licencieurs
Le directeur du Comité d'entreprise de Michelin à Clermont-Ferrand et les dirigeants CFDT et CGC, qui y sont majoritaires, cherchent à licencier près de la moitié du personnel qui refuse de signer un nouveau contrat de travail.
Selon ces syndicalistes, les employés du CE seraient trop payés ! Ils veulent imposer un avenant à leur contrat, ce qui changerait le mode de rémunération. Leur salaire serait alors partagé en deux parties, dont l'une ne bénéficierait pas des futures augmentations annuelles. Cela équivaudrait de fait à une baisse de leur salaire.
Les employés du CE ont dénoncé ces exigences inadmissibles et ont porté plainte au tribunal des prud'hommes, qui leur a entièrement donné raison en février 2010. Mais le directeur et le secrétaire du CE ont voulu passer outre et ont entamé en avril des procédures de licenciement contre ceux qui refusent de signer cet avenant. Les deux premiers d'entre eux ont été récemment convoqués à un entretien préalable.
Le personnel ne s'est pas laissé intimider et a réagi de multiples façons : rassemblements, grèves, occupation des bureaux des responsables, appel à la solidarité des autres travailleurs Michelin.
La presse et la télévision régionales ont relaté leur lutte, soutenue par la CGT et Sud. Du coup, les responsables du CE ont été contraints de suspendre, pour un mois, les procédures de licenciement et de rediscuter des rémunérations.
Michelin s'en lave les mains, alors qu'il est le premier responsable de cette situation. Le budget du CE a fortement diminué depuis des années, du fait de la baisse continuelle des effectifs dans les usines. Du coup, les gestionnaires ont choisi de diminuer les activités sociales. Michelin refuse d'augmenter sa participation, alors que des organisations syndicales revendiquent depuis longtemps qu'il mette la main à la poche.
Quand à ces syndicats gestionnaires qui vont jusqu'à s'en prendre au personnel du CE, ils se comportent comme n'importe quel patron licencieur.