Le Pôle national de lutte contre l'habitat indigne estime à 300 000 le nombre de logements insalubres loués à prix d'or par des marchands de sommeil à des familles qui n'ont pas d'autre choix que de payer, faute de se retrouver à la rue. Et l'activité de ces propriétaires prend de l'ampleur avec la crise, la hausse du chômage et l'insuffisance criante du nombre de logements à loyers abordables.

Si les marchands de sommeil existent, c'est d'abord parce que près d'un million de familles - 320 000 dans la seule région Ile-de-France - attendent un logement dit « social », familles à qui on répond qu'il n'y aura rien avant plusieurs années.

Pour faire face à cette situation dramatique, les moyens ne manquent pas pourtant. L'État pourrait faire construire des centaines de milliers de logements confortables, loués à des prix abordables. Et il pourrait aussi faire appliquer la loi de 1945 qui permet de réquisitionner les logements vides, très nombreux dans les grandes villes. Ce faisant on verrait d'autres constructions que ces milliers de mètres carrés de bureaux et de logements haut de gamme que les promoteurs financent en priorité pour un profit maximal et immédiat.

Mais tout ce que le gouvernement sait faire, ce sont des discours sur le mal-logement. Et tant que cela durera les marchands de sommeil pourront dormir sur leurs deux oreilles.