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Maroc : Ouvriers licenciés de Khouribga Nouvelle escalade dans la répression
Depuis juillet 2009, dans la région minière de Khouribga au Maroc, 850 ouvriers arbitrairement licenciés par la Smesi, filiale à 100 % de l'Office chérifien des phosphates (OCP), sont en lutte pour obtenir leur réintégration et leur droit d'adhérer au syndicat de leur choix.
Travaillant depuis plusieurs années sur le même site et effectuant le même travail que les travailleurs de l'OCP, ces salariés avaient demandé à bénéficier du même statut. N'ayant aucune réponse positive, ils avaient créé une section syndicale de l'Union marocaine du travail (UMT) pour faire valoir leurs droits.
C'en était trop pour la direction de l'OCP, groupe dans lequel l'État marocain est le principal actionnaire. Ils furent tous licenciés, au mépris des droits élémentaires des travailleurs.
Ce licenciement massif constitue un véritable drame pour les ouvriers licenciés, mais aussi pour leur famille et les habitants de la région. Leur combat a franchi un nouveau pas le 20 avril, avec l'occupation de l'usine de séchage du phosphate de Beni Idir, appartenant au groupe OCP, puis le 22 avril, avec une marche des victimes, accompagnées de leur famille et de centaines d'habitants de la région, qui a réuni plus de 3 000 personnes. Mais les forces de répression sont intervenues brutalement et ont provoqué une véritable bataille rangée. Le bilan est lourd : 8 ouvriers et 11 membres des forces de répression, dont le commandant de gendarmerie responsable de la région, ont dû être hospitalisés.
À la suite de ces affrontements, treize ouvriers, dont un responsable local du syndicat UMT, et deux personnes solidaires ont été arrêtés. Ils ont été traduits devant un tribunal le 26 avril et leur procès devrait se poursuivre le 3 mai. En attendant, les accusés restent emprisonnés.
Lutte Ouvrière s'associe à tous ceux qui condamnent la violence des autorités marocaines et ces arrestations arbitraires. Nous dénonçons également le déni de justice dont sont victimes les travailleurs de la Smesi : ils doivent être immédiatement réintégrés et bénéficier du respect de la liberté syndicale !