SNCF - Direction et gouvernement : Main dans la main contre les grévistes21/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2177.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Direction et gouvernement : Main dans la main contre les grévistes

Guillaume Pépy, président de la SNCF, n'a pas de mots assez durs à l'encontre des grévistes. Il qualifie le mouvement de « grève réflexe », parle de « gréviculture », déclare que « le transport de marchandises a été véritablement massacré par la grève », alors qu'il est l'artisan de l'abandon du fret au profit de la route. Il accuse en substance les grévistes d'être des irresponsables pour n'avoir pas repris le travail au moment du blocage aérien. À ce propos, dans une interview sur Europe 1, le 19 avril, il déclarait : « Je le regrette parce que la solidarité, cela fait partie des valeurs des cheminots auxquelles je suis attaché. » Les valeurs auxquelles il est surtout attaché sont celles de faire marcher les trains avec toujours moins d'emplois, des conditions de travail qui n'arrêtent pas de se dégrader et des salaires bloqués. C'est contre cela que les cheminots ont fait grève. Pépy parle à tout bout de champ de « dialogue social ». Pourtant, il aurait suffi qu'il donne satisfaction aux cheminots pour que les grèves s'arrêtent. Mais non ! Il est bien trop responsable vis-à-vis du gouvernement pour cela.

Quant au gouvernement, par la voix de Dominique Bussereau, le secrétaire d'État aux Transports, il n'hésitait pas à déclarer quelques jours plus tôt, sur France Info, que « cette grève ne sert à rien », appuyant les propos de Pépy qui expliquait qu'il n'y aurait pas de négociations sous la pression de la grève.

Ces gens-là ne comprennent pourtant que le rapport de forces. Ils n'entendent et ne respectent les travailleurs que lorsque ceux-ci montrent les dents. Et s'il doit sortir quelque chose de la rencontre du 21 avril entre direction et syndicats, ce sera seulement parce que des cheminots ont fait treize ou quatorze jours de grève.

Partager