Le principe de précaution, trop cher ?21/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2177.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le principe de précaution, trop cher ?

Interviewée récemment sur Canal Plus à propos du blocage du trafic aérien, la PDG Sophie de Menthon, candidate à la succession de Laurence Parisot à la tête du Medef, a manqué défaillir à la question : « Aimez-vous le principe de précaution ? »

« Je déteste ! s'écria la dame. Je suis un entrepreneur et je représente les entrepreneurs. Notre capital, c'est la prise de risques. Et il y a antinomie, incompréhension, entre un État qui a peur du risque et nous qui prenons des risques. » En l'occurrence, c'est risquer la vie des passagers, lui objectèrent les animateurs. « C'est une prise de risque, c'est tout », continua-t-elle, concluant benoîtement : « Les entrepreneurs foncent dans les nuages. »

Sans aller jusqu'à ces bruyants états d'âme, le Medef a ouvert une « cellule de crise », lorgnant clairement vers les pouvoirs publics, desquels ils espèrent des aides sonnantes et trébuchantes.

Ceux-ci ont réagi sans délai, annonçant qu'une prime versée par Pôle emploi viendrait compléter la prime étatique aux entreprises en cas de chômage technique des salariés, à la suite de la fermeture de l'espace aérien.

C'est dire combien tout ce beau monde vole au ras de ses mesquins intérêts.

Partager