Lors de la manifestation du 23 mars à Bastia sur les retraites, la banderole de tête dénonçait l'arrestation et la prochaine expulsion d'un homme, Mohamed Fadli. Celui-ci devait passer devant le juge des libertés le lendemain, le 24 mars.

En 1992, Mohamed avait quitté l'Algérie ravagée par le terrorisme. Réfugié en Espagne avec sa famille, il obtient des papiers en règle. Il y travaille jusqu'à la perte de son emploi.

C'est alors qu'il rejoint le frère de sa femme en Corse, où il s'installe en 2005, et qu'il se retrouve sans papiers. Ses deux enfants, 6 et 11 ans, vont à l'école à Bastia.

À Bastia, ce 22 mars dernier, il est arrêté en prenant le bus, puis parqué dans le centre de rétention. Et cela, malgré les engagements oraux du précédent directeur des libertés publiques qui avait promis, lors de sa demande de régularisation par le travail en 2008, de ne pas l'expulser et d'instruire tranquillement son dossier. Mais comme le directeur a changé, les engagements oraux se sont envolés.

Le lendemain de la manifestation, mercredi 24 mars, devant le palais de justice une foule importante s'était massée, composée de ses compagnons de travail, de ses voisins, d'enseignants, dont ceux de ses enfants. À la joie de tous, il fut libéré !

La mobilisation continue. En effet RESF et les organisations syndicales avaient rendez-vous à la préfecture le mercredi 31 mars à 9 h 30. Elles appellent la population à les accompagner pour défendre Mohamed et aussi pour dénoncer les 180 reconduites à la frontière en Haute-Corse et autant en Corse-du-Sud, qui ont déjà eu lieu.