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- Lutte ouvrière n°2172
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Dans les crèches : Le mouvement du 11 mars « Pas de bébé à la consigne » !
La deuxième journée de mobilisation du secteur de la petite enfance, à l'appel du collectif Pas de bébés à la consigne, a été cette fois particulièrement suivie dans l'Aube. Jeudi 11 mars, de nombreuses crèches municipales ont été fermées à La Chapelle-Saint-Luc, Pont-Sainte-Marie, Saint-André, Nogent-sur-Seine,... même si des crèches n'ont eu que le temps de s'associer au mouvement par des pétitions, faute d'avoir été prévenues à temps.
La manifestation à la préfecture de l'Aube a été un succès. Plus d'une centaine de puéricultrices, éducatrices de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, CAP petite enfance, avec quelques parents accompagnés de leur enfant dans leur poussette, envahissaient même longuement la cour de la préfecture pendant qu'une délégation était reçue au cabinet du préfet. Très dynamique, avec chansons et slogans : « Non, non, non aux baisses d'encadrement. Un pour huit, oui, oui, oui. Non, non, non aux baisses de qualification » ; « Les crèches en colère. Nos métiers sont menacés. Nous n'sommes pas qu'des salariés. Nos enfants sont en danger. »
La manifestation s'est poursuivie par la remontée de la rue de la préfecture à la mairie de Troyes, la police ayant bien du mal à retenir les unes ou les autres.
Pour beaucoup c'était la première occasion de manifester contre un décret qui veut soumettre la petite enfance à la loi de l'argent, mais ce n'est pas la dernière.
Correspondant LO
TOURS
Jeudi 11 mars à Tours, la quasi-totalité des établissements de la petite enfance - crèches et haltes-garderies municipales - étaient en grève. Initié nationalement par le collectif Pas de bébé à la consigne, qui en est à sa troisième journée d'action, le mouvement s'oppose à un décret gouvernemental qui projette de modifier la réglementation des modes d'accueil collectif dans un sens évidemment défavorable aux salariés et aux usagers de ces services.
Dans une salle de la mairie de Tours, ce sont 300 grévistes qui se sont retrouvés en assemblée générale avant d'aller manifester, venant non seulement de tous les établissements « petite enfance » de la ville, mais aussi de dizaines d'établissements de tout le département ainsi que des écoles de puéricultrices et de crèches du privé.
Dans sa course obsessionnelle aux économies qui frappe tous les services utiles à la population, le gouvernement prévoit, selon le collectif, d'autoriser un établissement de 60 places à accueillir certains jours jusqu'à 72 enfants, tandis que la proportion des professionnels qualifiés serait réduite. Ces mesures s'inscrivent dans un processus de dégradation généralisée, le temps de formation initiale des assistantes maternelles étant par exemple réduit de moitié, et surtout des milliers de postes d'enseignants supprimés.
Les liens créés dans le cadre des associations professionnelles corporatives présentes dans les métiers de la petite enfance, ainsi que les contacts noués dans les écoles de formation, ont certainement été un facteur de réussite de la mobilisation et d'extension d'un établissement à l'autre. De même qu'y a contribué l'implication de la hiérarchie - des directrices de crèches et de haltes-garderies à l'élue PS en charge de la petite enfance. Participant activement au collectif national dans lequel sont aussi représentés les syndicats, les associations professionnelles voudraient orienter le mouvement à leur façon. Ainsi, certains participants militaient pour que le personnel des crèches choisisse de se mettre en grève le 11 plutôt que le 23 mars - journée d'action syndicale interprofessionnelle - afin de « ne pas noyer nos revendications, la défense de la profession, dans les revendications générales ». Comme si le problème des crèches pouvait se séparer de l'offensive générale contre les services publics.
Mais l'implication active des salariées des crèches, y compris les moins qualifiées d'entre elles, et le fait que la dégradation des conditions de travail et d'accueil des enfants relève évidemment des mêmes causes que les problèmes de tous les travailleurs, devraient conduire ces travailleuses à rejoindre la grève et la manifestation prévues le 23 mars.