Siemens VAI MT - Saint-Chamond (Loire) : Contre les suppressions de postes et la fermeture d'un site - les travailleurs font face10/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2171.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Siemens VAI MT - Saint-Chamond (Loire) : Contre les suppressions de postes et la fermeture d'un site - les travailleurs font face

La direction de Siemens envisageait la suppression de 274 postes sur les deux sites de la Loire et la fermeture de celui de Saint-Chamond. Après plusieurs journées d'actions, lundi 1er mars à Saint-Chamond, le jour du Comité central d'entreprise, le directeur général étant aux abonnés absents, les salariés se fâchaient. La grève et l'occupation du bâtiment étaient déclarées dès le matin et les travailleurs décidaient de « retenir » le directeur financier et la DRH.

Parallèlement, les travailleurs de l'autre site, à Savigneux, décidaient le blocage d'un convoi exceptionnel de deux grosses presses Michelin qui devaient rejoindre les États-Unis. Après 26 heures de « retenue » et la menace de l'intervention des forces de l'ordre, les travailleurs décidaient de relâcher les deux directeurs en échange d'une réunion en préfecture où le directeur général, réapparu, s'engageait à participer.

Cette réunion eut lieu, suivie d'une autre le lendemain, mais elle eut lieu en mairie de Saint-Chamond puisque le directeur général refusait toujours de venir dans les locaux de Siemens de peur d'être « retenu ». Elle dura toute la journée, sous la surveillance des salariés qui avaient posté des groupes aux différentes entrées de la mairie pour que le patron ne s'échappe pas en catimini. En fin de journée, celui-ci s'adressa aux salariés depuis le balcon de la mairie avant d'être « extrait » par une porte dérobée par ses gardes du corps, pendant que les délégués faisaient le compte rendu des dernières positions de Siemens : fermeture confirmée du site et les différentes modalités : indemnités de licenciement et de transfert.

Le triste feuilleton ne s'arrêtait pas là puisque le lendemain, dans un courrier, le directeur général remettait en cause ce qu'il avait dit la veille. Dans l'entreprise, on sentait la grosse colère des salariés.

Devant la situation, une nouvelle réunion de CCE était programmée le lundi 8 mars, toujours en mairie, et toujours sous la protection de six gardes du corps. Le président directeur général arriva pour négocier et confirma ce qu'il avait déjà dit : fermeture du site mais pas avant septembre 2011 (18 mois de délai), primes dites supralégales de 21 000 à 45 000 euros en plus des indemnités conventionnelles. Ces indemnités étant calculées pour tous, cadres mais aussi employés, techniciens et ouvriers, sur la base plus favorable de la convention collective des cadres. Enfin, les heures de grève seront payées en totalité.

Il restait au président directeur général et à ses gardes du corps à sortir de la mairie car la colère des salariés, en lutte depuis des mois, ne s'était pas calmée. Cette sortie se fit sous les huées et les boules de neige. Le « courageux »président directeur général était abrité derrière ses gardes du corps et les vitres teintées du puissant véhicule pour cette fuite honteuse.

L'assemblée générale de compte rendu de l'intersyndicale mêlait l'amertume pour un certain sentiment de défaite, avec la fermeture du site annoncée et les licenciements, à une certaine fierté d'avoir tenu tête au puissant groupe Siemens et d'avoir imposé des reculs non négligeables.

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