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- Lutte ouvrière n°2171
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Leur société
Délocalisations-relocalisations : Il faut imposer le maintien des emplois !
À l'issue des États généraux de l'industrie, Sarkozy a annoncé la création d'une « prime à la relocalisation » destinée selon lui à enrayer le mouvement de délocalisation des emplois industriels. Cette prime serait versée aux patrons des PME et des entreprises « de taille intermédiaire » ayant délocalisé au cours des dernières années en dehors de l'Europe, et qui reviendraient s'installer en France.
Financée à hauteur de 185 millions d'euros (prélevés sur les 35 milliards du grand emprunt), cette prime prendrait la forme d'avances remboursables... et non de subventions, a tenu à préciser le gouvernement. Mais si Sarkozy parle de prime, c'est bien qu'il s'agit quand même d'un cadeau.
Il présente cette mesure comme l'un des principaux axes de sa « nouvelle politique industrielle ». Elle n'a pourtant rien de nouveau. C'est même une vieille recette. En 2004, le gouvernement Raffarin - dans lequel Sarkozy était ministre des Finances - avait ainsi annoncé le financement d'une enveloppe d'un milliard d'euros pour offrir un crédit d'impôt aux entreprises qui relocaliseraient des secteurs d'activités transférés hors d'Europe. Finalement, faute d'entreprise intéressée ou concernée, l'enveloppe prévue n'a pas été dépensée, et la mesure est tombée dans l'oubli. Celle de Sarkozy n'aura sans aucun doute pas plus d'effet. Il fallait bien qu'à la veille du premier tour des élections régionales il fasse semblant de faire quelque chose contre les délocalisations, sujet particulièrement sensible dans la population. Mais c'est de la poudre aux yeux.
Leur système donne le droit aux capitalistes d'investir leurs capitaux où ils veulent, là où ils leur rapporteront le maximum de profit. Sarkozy ne veut évidemment pas s'y opposer. Et les travailleurs ne peuvent pas les en empêcher. Ils peuvent en revanche, quelles que soient les décisions d'implantation des conseils d'administration des Total, des Renault, des Peugeot... leur imposer, par la lutte collective, le maintien des emplois - ici et ailleurs - et la répartition du travail entre tous sans perte de salaire, en prenant sur leurs profits.