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- Lutte ouvrière n°2170
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Leur société
Pauvreté : Une situation qui devient «irréversible» pour certains
L'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion vient de remettre son rapport à Martin Hirsch (Solidarité active) et Benoist Apparu (Logement).
Cet observatoire, créé il y a quelques années, n'observe pas grand-chose : il ne dispose de chiffres qu'avec un an ou deux de retard, et en période crise il est dépassé.
Mais surtout comment mesure-t-on la pauvreté ? Elle se déduit de la notion du « revenu médian », qui signifie que la moitié de la population gagne au-dessus de ce montant et l'autre moitié en dessous.
Ensuite, on détermine arbitrairement un certain pourcentage de ce revenu médian, 50 % ou 60 % par exemple, qui fixe le « seuil de pauvreté ». Et on définit comme pauvres ceux qui sont en dessous de ces 50 % ou de ces 60 %. Le « revenu médian » comme le « seuil de pauvreté » évoluent au fil des années. En France, on retient surtout le pourcentage de 50 %, qui correspond actuellement à 757 euros par mois, alors que l'office européen de statistiques Eurostat retient celui de 60 %, soit actuellement 908 euros par mois. Avec ce dernier chiffre, on n'est pas très loin du smic net (1 056 euros), qui se trouve ainsi à peine au-dessus du seuil de pauvreté.
Selon l'Observatoire, la pauvreté serait restée à peu près stable entre 1998 et 2007. Il y avait à cette dernière date 4,2 millions de pauvres selon le chiffre de 50 % et 8 millions selon celui de 60 %. Et puis est arrivée la crise, sur les conséquences de laquelle l'Observatoire n'a pas encore de chiffres. Il s'est donc appuyé sur l'état du surendettement, les associations caritatives, etc. pour estimer ce que tout le monde sait : que le nombre des pauvres a augmenté, que le chômage en est la cause majeure et que beaucoup de ces pauvres nouveaux et anciens se retrouvent dans une situation dont ils risquent de ne plus jamais pouvoir sortir, situation qualifiée « d'irréversibilité du chômage et de la pauvreté ».
Et tout cela sans tenir compte encore des centaines de milliers de chômeurs arrivant en fin de droits, dont le gouvernement n'a pas encore décidé s'il allait les indemniser, ni comment.
Bref, la crise continue de creuser la misère et le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter. Il y a bien des centaines de milliards qui circulent, mais ils tournent en boucle dans le système financier.