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Leur société
Villiers-le-Bel : Plainte pour faux témoignage des policiers
Les avocats des familles des deux adolescents tués à moto dans une collision avec une voiture de police à Villiers-le-Bel, le 25 novembre 2007, ont porté plainte contre les policiers, qui conduisaient la voiture, pour faux témoignage.
Après l'accident, les jeunes des cités voisines, persuadés que celui-ci avait été volontairement provoqué par les policiers, avaient déclenché des émeutes durant trois jours et trois nuits. Certains de ces jeunes ont été, par la suite, condamnés à des peines de prison par les tribunaux.
Quant aux deux policiers qui conduisaient la voiture accidentée, ils ont été blanchis par la justice qui a rendu à leur sujet une ordonnance de non-lieu. Ils roulaient, selon leurs propres dires, « normalement, à une vitesse tranquille ». La procureure qui s'occupait de cette affaire a estimé que les deux policiers « ont pu être valablement surpris » par la moto des adolescents, que l'accident constituait un « événement imprévisible et irrésistible », et que tout découlait des « fautes graves » du conducteur de la moto « cause unique et exclusive » de la collision.
Certes les deux jeunes roulaient sans doute trop vite sur une petite moto, aux pneus et freins semble-t-il défectueux, et sans casque.
Mais il semble bien que les policiers avaient cherché à leur donner la chasse et ont voulu leur couper la route. En tous cas l'avant de la voiture de police était complètement enfoncé par le choc. Et surtout un rapport d'expertise révèle que le véhicule de la police a donné un coup d'accélérateur juste avant la collision, passant en moins d'une seconde de 57 à 64 km/h.
Or cela, les policiers l'ont nié. Selon les avocats des deux jeunes tués « ils ont caché tout cela au juge d'instruction, à tout le monde d'ailleurs, à leurs collègues policiers, au procureur de la République. C'est un faux témoignage ».
La plainte pour faux témoignage intervient juste avant que la cour d'appel de Versailles examine le 17 février l'appel des familles des deux victimes. Que va-t-elle faire ? Disculper à nouveau la police ou examiner correctement et valablement tous les éléments dont elle dispose ?
Quel message va-t-elle faire passer aux habitants des cités, qu'ils soient jeunes ou adultes, pour qui la banlieue, qualifiée souvent de zone de non-droit, est aussi souvent une zone de non-justice ?