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- Lutte ouvrière n°2168
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Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) : Justice à deux vitesses
En 2005, aux Chantiers navals de Saint-Nazaire, treize ouvriers polonais dont l'employeur avait disparu s'étaient retrouvés sans salaire. Six d'entre eux avaient alors observé une grève de la faim de neuf jours pour en obtenir le paiement.
Gestal, donneur d'ordres direct, mais aussi sous-traitant de premier rang des Chantiers, avait été obligé de débourser la totalité des sommes dues aux treize électriciens polonais en lutte, soit 30 000 euros. Un délégué CGT qui demandait ce qu'il en était du versement des cotisations sociales n'avait obtenu aucune réponse à sa question.
Plus de cinq ans après les faits, le tribunal de Saint-Nazaire vient de constater la prescription concernant la plainte pour travail dissimulé portée par la CGT. L'affaire est donc classée sans suite ! Les patrons des Chantiers, qui se sont illustrés à différentes reprises sur des affaires de ce genre où des travailleurs indiens, grecs ou roumains ont dû faire grève pour obtenir une partie de leur dû, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Ils n'ont jamais été condamnés.
Par contre, le même tribunal a récemment montré qu'il savait être très rapide et impitoyable pour condamner à de la prison ferme en comparution immédiate, de jeunes intérimaires seulement soupçonnés d'avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre lors d'une manifestation. On ne peut pas mieux illustrer une justice à deux vitesses !