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Leur société
Éducation nationale : La montée du mécontentement
« Des états généraux sur la sécurité à l'école » en avril. Voilà la trouvaille du ministre de l'Éducation, Luc Chatel, face au mécontentement des enseignants, face aux agressions qui se succèdent dans plusieurs établissements scolaires.
Il fait mine de croire que des « concertations avec l'ensemble des acteurs » ou des colloques avec des sociologues pourront calmer la colère des enseignants face à la dégradation orchestrée des conditions d'éducation. Et d'oser prétendre qu'il fera tout pour que « l'ensemble des acteurs puisse travailler avec du recul sur ces phénomènes nouveaux, le racket à l'école, les jeux dangereux dans les cours de récréation », alors qu'il refuse catégoriquement d'embaucher le personnel nécessaire à une vie éducative normale.
Les enseignants du groupe scolaire Adolphe-Chérioux de Vitry ont repris les cours, après deux semaines pendant lesquelles ils avaient exercé leur droit de retrait, mais ils réclament toujours le doublement des postes de surveillants. Et depuis lundi 16 février, suite à une agression d'un élève au cutter, ce sont les enseignants du lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais qui exercent également leur droit de retrait, soutenus par une centaine d'élèves qui ont bloqué le lycée en formant symboliquement une chaîne. Ils exigent eux aussi des moyens humains supplémentaires. Car l'insécurité croissante dans les établissements scolaires n'est qu'un aspect de la dégradation des conditions d'enseignement. Le nombre d'enseignants diminue sans cesse chaque année, de même que le nombre de surveillants et de personnels non enseignants. Que valent les belles phrases de Luc Chatel face aux 16 000 suppressions d'emplois dans l'Éducation nationale prévues en 2010, qui s'ajoutent aux 13 500 de 2009, et à toutes celles des années précédentes ?
Le mécontentement des enseignants ne se limite pas aux établissements où des agressions ont eu lieu, ni même à l'académie de Créteil, où une nouvelle grève était appelée jeudi 18. Ce mécontentement est général et s'exprime de plus en plus largement.