Continental Biscuits - Buhl (Haut-Rhin) : Combien le patron a-t-il mis de biscuits de côté ?17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental Biscuits - Buhl (Haut-Rhin) : Combien le patron a-t-il mis de biscuits de côté ?

Depuis mercredi 3 février, les trente-cinq salariés de Continental Biscuits à Buhl dans le Haut-Rhin occupent leur usine afin d'avoir des réponses sur leur avenir. Ils fabriquent des biscuits fourrés pour de nombreuses marques de la grande distribution. L'usine ne tourne plus depuis le 24 novembre dernier, certains d'entre eux n'ont pas touché de salaire depuis, la production est à l'arrêt et la direction avait disparu.

Fin 2009, inquiets de la situation, les salariés avaient demandé des comptes, mais la direction avait refusé de leur donner le bilan financier de l'entreprise en leur disant que cela ne les regardait pas ! La direction reconnaissait qu'elle avait quelques difficultés pour payer certains fournisseurs, mais disait que cela allait s'arranger et que les commandes étaient là. Depuis, le gaz a été coupé et les fournisseurs ne sont plus payés, tandis que les commandes continuent d'arriver.

Le patron de Continental Biscuits, Didier Chevrin, est cependant loin d'être un simple petit patron de PME : il est aussi à la tête de la holding France Industries Finances, qui regroupe une quinzaine de sociétés en Europe. Il avait même promis, en 2006, d'implanter une nouvelle usine à Cernay, à une poignée de kilomètres. Les pouvoirs publics avaient aussitôt sorti le chéquier pour prendre en charge la construction des bâtiments... qui demeurent aujourd'hui déserts.

Didier Chevrin n'en est pas à son premier coup de reprise ou d'implantation bidon. La presse régionale se plaint du « comportement incompréhensible de ce chef d'entreprise dont le numéro de téléphone mobile n'existe plus ». Mais il ne serait pas compliqué de lui mettre la main au collet : on sait bien le faire pour les voleurs de scooters !

Lundi 8 février, le PDG a réapparu à la surprise générale après plusieurs semaines d'absence, lors d'une table ronde à la sous-préfecture. Il a affirmé être victime de la crise financière et d'un prêt des banques qui ne serait pas arrivé, entraînant l'arrêt de la production.

Peut-être. Mais lui et les actionnaires du groupe, combien de millions ont-ils mis de côté sur le travail des ouvriers ? Le fait qu'il refuse de montrer ses comptes est tout un aveu. En attendant, les travailleurs n'ont toujours pas reçu leurs arriérés de salaire et ils continuent d'occuper l'usine.

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